Une décision judiciaire bouscule l’échiquier politique français. Jordan Bardella, président du Rassemblement national, vient de lever le voile sur ses ambitions présidentielles pour 2027. Dans un entretien accordé au Parisien, il affirme sans détour : « Si elle est empêchée, je serai le candidat de Marine Le Pen ». Cette déclaration intervient alors que la leader du parti d’extrême droite fait face à une possible inéligibilité dans l’affaire des assistants parlementaires du FN, avec un procès en appel prévu en 2026. Que révèle ce repositionnement stratégique sur les dynamiques internes du parti et sur la préparation d’une transition de pouvoir qui semblait jusqu’alors taboue ?
Jordan Bardella, un successeur désormais assumé
Le paysage politique français pourrait connaître un tournant majeur en vue de l’élection présidentielle de 2027. Jordan Bardella, président du Rassemblement national, jusqu’ici perçu comme le dauphin de Marine Le Pen, a levé le voile sur une éventualité jusqu’alors évoquée à voix basse : sa propre candidature à la fonction suprême. Cette prise de position marque une étape significative, Bardella se déclarant prêt à endosser le rôle de prétendant à l’Élysée dans un scénario bien précis.
Cette clarification intervient dans un contexte judiciaire sensible pour Marine Le Pen. Condamnée en première instance dans l’affaire des assistants parlementaires européens pour détournement de fonds publics, l’ancienne candidate à la présidentielle attend son procès en appel, prévu pour 2026. C’est précisément l’issue de cette procédure qui conditionne le scénario envisagé par Bardella. Il a ainsi révélé l’existence d’un « plan B » : « Si elle est empêchée, je serai le candidat de Marine Le Pen » pour 2027, a-t-il affirmé.
Malgré l’anticipation de cette alternative, Jordan Bardella maintient une posture de loyauté affichée envers l’actuelle figure de proue du parti. Il insiste sur l’« impérieuse nécessité » de préserver l’unité du Rassemblement national autour de sa présidente en attendant la décision de justice. Pour l’heure, il est catégorique : « il n’y a pas d’ambiguïté sur le fait que Marine Le Pen est ma candidate ». Cette dualité – préparation à une succession tout en affirmant une fidélité – soulève des questions sur la cohésion interne du parti face à cette incertitude.
La question de l’unité et de la légitimité interne
Mais cette perspective d’une succession, même conditionnelle, soulève immédiatement la question cruciale de l’unité au sein du Rassemblement national. Comment le parti gère-t-il cette incertitude judiciaire prolongée et les dynamiques internes qui en découlent ? Jordan Bardella, tout en se positionnant comme une alternative crédible, insiste sur la nécessité de maintenir la cohésion autour de Marine Le Pen.
En attendant l’échéance de 2026 et l’issue du procès en appel, le président du RN martèle avec force l’« impérieuse nécessité » de préserver l’unité du mouvement. Face à l’incertitude judiciaire qui pèse sur l’avenir politique de Marine Le Pen, maintenir la cohésion interne apparaît comme une priorité stratégique absolue pour le parti. Jordan Bardella rappelle que Marine Le Pen bénéficie de la présomption d’innocence et assure que le Rassemblement national utilisera « tous les recours possibles » pour défendre sa position dans cette affaire complexe. Cette affirmation de confiance et de solidarité vise à rassurer en interne et à projeter une image de front uni face aux procédures judiciaires en cours, minimisant les risques de division.
Malgré cette posture de soutien affiché et l’affirmation de sa loyauté – « il n’y a pas d’ambiguïté sur le fait que Marine Le Pen est ma candidate » – la simple évocation d’un ‘plan B’ met inévitablement en lumière les enjeux de légitimité et de préparation au sein du parti. L’éventualité d’une succession anticipée, bien que conditionnelle, suscite des interrogations en coulisses quant à la capacité de Jordan Bardella à endosser le costume de candidat présidentiel. Des voix s’élèvent, notamment pour pointer son manque d’expérience directe dans l’exercice si particulier et exigeant d’une campagne présidentielle nationale. Un proche de la députée d’Hénin-Beaumont résume cette réserve : « Il n’a jamais fait de campagne présidentielle sur son nom, on n’est jamais bien rodé à la première ».
Cette critique sous-jacente, rapportée par la source, met en évidence un défi majeur pour Jordan Bardella s’il devait se lancer : celui de prouver sa capacité à porter seul une campagne nationale et à bâtir sa crédibilité auprès de l’ensemble de l’électorat. Comment le président du RN compte-il surmonter ces doutes internes et externes et se préparer concrètement à cette éventualité ?
Les défis d’une candidature Bardella
Anticiper une éventuelle succession ne suffit pas ; la perspective d’une candidature présidentielle confronte Jordan Bardella à des défis majeurs, tant sur le plan de sa légitimité interne que de sa préparation concrète à un tel exercice. L’annonce de son « plan B » met en lumière les obstacles qu’il devra surmonter pour s’imposer comme le candidat crédible du Rassemblement national en 2027, si l’issue judiciaire contraint Marine Le Pen à se retirer.
Parmi les réserves exprimées en interne, son manque d’expérience directe d’une campagne présidentielle est souvent pointé du doigt. Contrairement à Marine Le Pen, qui a déjà mené trois campagnes nationales, Jordan Bardella n’a jamais été le chef de file d’une telle entreprise. Cette inexpérience soulève des interrogations sur sa capacité à tenir la distance, à affronter la pression médiatique et à mobiliser l’ensemble de l’électorat à l’échelle nationale. Un proche de la députée d’Hénin-Beaumont résume cette préoccupation : « Il n’a jamais fait de campagne présidentielle sur son nom, on n’est jamais bien rodé à la première ».
Cette critique souligne l’« impérieuse nécessité » pour Jordan Bardella de se préparer activement. Il doit non seulement affiner son programme, mais aussi structurer une campagne solide pour éviter toute improvisation, un risque d’autant plus grand si la confirmation de l’inéligibilité de Marine Le Pen intervenait tardivement. Se préparer, c’est aussi répondre aux attentes d’un potentiel candidat à la présidentielle, qui doit posséder des qualités spécifiques pour rassembler et comprendre les Français. C’est à cette tâche que le président du RN affirme s’atteler, conscient que l’échéance de 2027, bien que conditionnelle, exige une anticipation rigoureuse.
Mais au-delà de ces défis liés à la préparation et à l’expérience, Jordan Bardella doit également composer avec son propre parcours et les enjeux judiciaires qui le concernent directement.
Bardella face à son propre parcours et à la justice
Au-delà des interrogations sur sa capacité à mener une campagne présidentielle, Jordan Bardella doit également naviguer à travers les aspects de son propre parcours politique et faire face à des enjeux judiciaires qui le concernent directement. Ces éléments constituent une partie intégrante du tableau complexe qu’il présente alors qu’il envisage l’éventualité de succéder à Marine Le Pen.
En effet, le président du Rassemblement national n’est pas étranger aux procédures judiciaires. La source indique qu’il est lui-même « visé par une plainte pour détournement de fonds publics, de recel, de faux et d’escroquerie ». Cette information ajoute une dimension supplémentaire aux défis auxquels il pourrait être confronté, plaçant également sa propre situation sous le regard de la justice, même si la nature et l’avancement de cette plainte ne sont pas détaillés dans l’article.
Face aux critiques potentielles sur son inexpérience et pour affirmer sa légitimité, Jordan Bardella met en avant son parcours au sein du parti et son travail sur le terrain. Il s’emploie à démontrer qu’il possède les qualités requises pour une fonction de premier plan. « Je me prépare », assure-t-il, soulignant que les compétences attendues d’un Premier ministre ou d’un candidat à la présidentielle sont similaires : « La capacité à rassembler, écouter, comprendre les Français, ce sont des missions que j’ai faites aussi miens depuis plusieurs mois ». Il se défend également en insistant sur sa longévité en politique : « Les Français me connaissent, ça fait quinze ans que je fais la politique, sept ans que j’en fais à haut niveau ».
Cette double réalité – une expérience politique revendiquée et une situation judiciaire personnelle – dessine le profil du potentiel candidat. La manière dont Jordan Bardella gérera ces aspects sera déterminante pour sa crédibilité future. Reste à savoir comment ces éléments, conjugués à l’issue du procès en appel de Marine Le Pen, redessineront le paysage politique du Rassemblement national.