Judith Magre se confie sur ses choix de vie : de ses fiançailles rompues à sa carrière au théâtre

Marie Q.
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À 97 ans, Judith Magre continue de fasciner par sa franchise désarmante et son parcours hors du commun. La comédienne, invitée de l’émission de Jordan de Luxe, s’est livrée sans détour sur ses choix de vie peu conventionnels, son rapport à l’amour et sa carrière théâtrale qui perdure encore aujourd’hui. Entre confidences intimes et réflexions profondes sur la vieillesse, l’actrice dévoile une personnalité aussi authentique qu’attachante.

Venue présenter son nouveau spectacle « S’abandonner à vivre » au théâtre de Poche Montparnasse, celle qui est née Simone Dupuis n’a éludé aucune question. De ses fiançailles avortées à son regard lucide sur la fin de vie, la doyenne du théâtre français prouve qu’elle n’a rien perdu de sa verve et de son esprit libre qui ont façonné sa carrière.

Une rebelle au cœur tendre

Issue d’une fratrie de sept enfants, Judith Magre s’est très tôt distinguée par son caractère bien trempé. L’anecdote de ses fiançailles rompues en est peut-être la plus belle illustration : après avoir accepté une demande en mariage trois jours seulement après une rencontre, elle décide sur un coup de tête de jeter la bague de fiançailles. Un geste qui en dit long sur sa personnalité indépendante.

Cette liberté revendiquée ne l’a pourtant pas empêchée de connaître l’amour, bien au contraire. Son mariage avec Claude Lanzmann en 1963, contracté « pour faire plaisir à ses parents », et ses nombreuses histoires d’amour ont jalonné sa vie, parallèlement à sa passion dévorante pour le théâtre.


Claude Lanzmann en bref
Réalisateur, journaliste et écrivain français (1925-2018), connu notamment pour son film documentaire « Shoah » (1985). Son mariage avec Judith Magre témoigne d’une période importante de la vie culturelle française des années 60.

Le théâtre comme seconde nature

Pour Judith Magre, le théâtre représente bien plus qu’une simple carrière : c’est un pilier de son existence. « Il m’a toujours fallu deux choses : un amour et le théâtre. Quand les hommes mouraient, le théâtre restait« , confie-t-elle avec émotion. Une philosophie qui explique sa longévité sur les planches.

À près d’un siècle d’existence, l’actrice continue d’apprendre des monologues de Racine pour son prochain spectacle, démontrant une vivacité d’esprit remarquable. Cette passion inextinguible pour son art contraste avec son désintérêt assumé pour les aspects matériels de la vie.

Face au temps qui passe

Le rapport de Judith Magre à la vieillesse est sans concession. Elle n’hésite pas à exprimer son impatience face à la mort, qu’elle attend sans crainte. « La vieillesse est une chose horrible« , déclare-t-elle, tout en continuant paradoxalement à exercer son art avec ferveur.

Sur le plan financier, la comédienne affiche un détachement total, ayant confié sa carte bancaire à une amie. Elle rappelle toutefois la précarité qui peut toucher les artistes de théâtre : « Dans le théâtre, on ne gagne pas tellement d’argent, sauf si on est un acteur sur les boulevards. »

L’humilité d’une grande dame

Face à la question de son héritage artistique, Judith Magre fait preuve d’une modestie touchante. « La postérité pour une petite actrice de théâtre, ça ne compte pas ! » s’amuse-t-elle, balayant d’un revers de main l’idée même d’une épitaphe.


Le théâtre de Poche Montparnasse
Lieu emblématique du théâtre parisien depuis 1943, cette salle intimiste de 85 places a vu défiler les plus grands noms de la scène française. Son choix pour le nouveau spectacle de Judith Magre n’est pas anodin, reflétant l’attachement de l’actrice au théâtre d’art.