Coup de tonnerre dans le monde bancaire : La Banque Postale annonce la fermeture d’un de ses services phares. Pourquoi cette décision bouleverse-t-elle 700 000 clients d’ici 2025 ? Entre concurrence féroce et adaptation forcée, les concernés devront trancher avant l’été prochain. Ce que révèle l’envers du décor d’une mesure qui secoue l’hexagone.
La fin d’une époque pour la banque historique
Née en 2006 de sa séparation d’avec La Poste, La Banque Postale s’est imposée comme un pilier du paysage bancaire français. L’institution publique revendique aujourd’hui 11 millions de clients et un chiffre d’affaires record de 738 milliards d’euros en 2023. Ses 17 000 points de contact, dont 7 000 bureaux de poste, en font un acteur incontournable des territoires ruraux.
Le succès repose sur un modèle hybride alliant services financiers et ancrage local. « L’activité commerciale en 2022 est dynamique avec des encours de crédits qui progressent de 8,0 % », soulignent les rapports internes. Pourtant, ce géant aux 48 millions d’assurés prépare aujourd’hui la fermeture d’un de ses services emblématiques, un tournant inédit dans son histoire.
Ma French Bank, l’expérience digitale avortée
La Banque Postale tentait pourtant un virage ambitieux en 2019 avec le rachat de KissKissBankBank, plateforme de finance participative. Objectif : lancer Ma French Bank, une banque 100% mobile au nom volontairement franglicisé pour séduire les jeunes clients. Un positionnement marketing assumé qui vise à contrer les néobanques comme N26, Orange Bank ou Revolut.
Mais cette stratégie digitale bute rapidement sur une concurrence féroce. BoursoBank et autres acteurs du secteur asphyxient le service, jugé peu rentable dès 2023. Le concept de banque mobile, pourtant adopté par 700 000 Français, ne résiste pas à l’hégémonie des géants du secteur. Un échec cuisant pour La Banque Postale, qui abandonne définitivement les paiements mobiles en décembre 2024.
700 000 clients dans l’urgence
L’arrêt brutal de Ma French Bank place 700 000 utilisateurs devant une course contre la montre. Depuis décembre 2024, les paiements mobiles sont désactivés et les clients disposent de 60 jours pour se décider : transférer leurs comptes vers une autre banque ou basculer vers une offre classique de La Banque Postale.
La période de transition s’étend jusqu’à l’été 2025, ultime échéance pour clôturer définitivement le service. Un calendrier serré qui complexifie les démarches, surtout pour les détenteurs de prélèvements automatiques ou de virements récurrents. Les concernés ont reçu un courrier officiel les sommant de trancher rapidement, sous peine de blocage de leurs opérations bancaires.
Les compensations insuffisantes ?
Pour adoucir la transition, La Banque Postale débloque une prime de 50 euros par client concerné. L’institution promet aussi des paiements gratuits à l’étranger jusqu’à fin 2025, une mesure ciblant particulièrement les utilisateurs nomades.
Le service d’accompagnement inclut un transfert automatique des prélèvements et virements programmés. « Ils pourront bénéficier du service gratuit d’aide à la mobilité bancaire », précise la direction à BFMTV. Mais ces dispositifs laissent sceptiques certains observateurs, qui pointent le coût réel d’un changement forcé de banque.
