La crassule de Helms, une plante aquatique interdite sous peine de lourdes sanctions

Camille C.
4 Min de lecture

L’engouement pour l’horticulture et les plantes d’ornement ne cesse de croître en France, mais certaines espèces végétales, en apparence inoffensives, cachent un potentiel destructeur pour nos écosystèmes. La crassule de Helms, cette petite plante aquatique aux allures délicates, fait désormais partie des espèces strictement interdites sur le territoire français, sous peine de sanctions particulièrement sévères.

Originaire d’Australie et de Nouvelle-Zélande, ce végétal introduit en Europe dans les années 1920 pour agrémenter les aquariums s’est rapidement transformé en véritable cauchemar écologique. Sa capacité de propagation exceptionnelle et son impact dévastateur sur la biodiversité ont conduit les autorités à prendre des mesures radicales pour stopper sa progression incontrôlée.

Une plante aquatique au pouvoir de colonisation redoutable

La crassule de Helms se distingue par ses petites feuilles charnues disposées le long de tiges flottantes ou submergées. Son apparence trompeusement paisible dissimule une force de colonisation impressionnante : un simple fragment de tige suffit à donner naissance à une nouvelle colonie, permettant une prolifération rapide et intensive dans les milieux aquatiques.

Cette capacité de reproduction exceptionnelle permet à la plante de former des tapis végétaux extrêmement denses à la surface de l’eau. Ces formations végétales compactes bloquent la lumière et empêchent le développement de toute autre forme de vie végétale en dessous, créant ainsi un véritable désert écologique.


Le saviez-vous ?
La crassule de Helms peut survivre hors de l’eau pendant plusieurs semaines, ce qui facilite sa propagation d’un plan d’eau à un autre par le biais des équipements de pêche ou des embarcations.

Un impact désastreux sur les écosystèmes français

L’invasion de la crassule de Helms menace directement la survie des espèces aquatiques locales. Les nénuphars et autres plantes indigènes se retrouvent privés de lumière et d’espace vital, tandis que les poissons d’eau douce voient leurs habitats naturels drastiquement réduits. Cette modification profonde des écosystèmes perturbe l’ensemble de la chaîne alimentaire aquatique.

Face à ces constats alarmants, le gouvernement français a publié un arrêté le 2 mars 2023 interdisant formellement toute introduction, détention, vente, utilisation ou transport de la crassule de Helms sur l’ensemble du territoire national. Cette décision s’inscrit dans le cadre plus large de la loi sur la biodiversité de 2017, qui classe cette espèce parmi les plus dangereuses pour l’environnement.

Des sanctions lourdes pour protéger la biodiversité

Le non-respect de cette interdiction expose les contrevenants à des sanctions particulièrement dissuasives. Selon l’article L415-3 du Code de l’environnement, toute infraction liée à la crassule de Helms peut être punie d’une peine allant jusqu’à trois ans d’emprisonnement et d’une amende pouvant atteindre 150.000 euros.


Que faire si vous possédez cette plante ?
Si vous découvrez la présence de crassule de Helms dans votre bassin ou aquarium, contactez immédiatement les services environnementaux de votre région. Ne tentez pas de l’éliminer vous-même car chaque fragment peut donner naissance à une nouvelle colonisation.