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La décision radicale qu’elle a prise en abandonnant son chien avec une muselière et un collier étrangleur

Julie K.
11 Min de lecture

Un chien abandonné avec une muselière et un collier étrangleur suscite une mobilisation exceptionnelle en Corse. Rogger, un malinois croisé loup tchèque, a échappé à une situation critique avant d’être finalement secouru. Ce que révèle cette affaire sur les sanctions encourues par son ancienne propriétaire reste à découvrir.

La Découverte De Rogger Après Une Semaine De Recherches Intenses

La mobilisation autour du sort de Rogger, ce jeune malinois croisé loup tchèque, a connu un dénouement positif ce mercredi 11 juin. Après une semaine de recherches soutenues, le chien abandonné en forêt de Vizzavona a été retrouvé sain et sauf, mettant un terme à une inquiétude grandissante.

Situé dans une zone forestière dense de Corse, l’endroit où Rogger avait été aperçu a constitué un défi majeur pour les équipes engagées dans sa recherche. Attaché initialement à un arbre avec une muselière et un collier étrangleur, le chien avait réussi à se libérer avant de disparaître dans les bois, effrayé et vulnérable. Sa localisation sporadique près de la gare de Vizzavona attestait de ses tentatives pour s’éloigner, mais aussi de sa difficulté à se mettre en sécurité.

Cette situation a déclenché une importante mobilisation citoyenne et associative. Sous l’impulsion des bénévoles de la Fondation assistance aux animaux, les forces de l’ordre, un vétérinaire et des comportementalistes canins ont uni leurs compétences. L’approche collaborative a permis d’organiser une battue méthodique, conjuguant savoir-faire technique et connaissance du comportement animal.

Le résultat de cette coordination exemplaire s’est matérialisé par la capture de Rogger, en bonne santé malgré les conditions éprouvantes de son abandon. Ce succès met en lumière l’efficacité d’une action collective rigoureuse, où chaque acteur joue un rôle déterminant. L’engagement des bénévoles, soutenu par les autorités locales, illustre comment la mobilisation sociale peut venir en aide aux animaux en détresse.

Au-delà de la simple récupération du chien, cette opération souligne l’importance d’une prise en charge adaptée pour garantir son bien-être futur. Rogger devra désormais bénéficier d’une période de réadaptation avant qu’une nouvelle étape, celle de l’adoption, puisse être envisagée. Cette première phase de sauvetage marque ainsi le point de départ d’un parcours de reconstruction nécessaire à son équilibre.

Les Circonstances Choquantes De L’Abandon Avec Des Accessoires Dangereux

Si la découverte de Rogger a rassuré quant à son état de santé, les conditions dans lesquelles il a été abandonné restent particulièrement préoccupantes. Attaché à un arbre en pleine forêt de Vizzavona, le chien portait une muselière ainsi qu’un collier étrangleur, deux équipements dont l’usage dans ce contexte soulève de sérieuses interrogations.

Ces accessoires, conçus pour contrôler ou restreindre le mouvement et les réactions de l’animal, ont ici été employés de manière inappropriée et dangereuse. La muselière, qui empêche le chien d’ouvrir la gueule, combinée au collier étrangleur, susceptible de serrer davantage sous tension, exposait Rogger à un risque accru d’asphyxie et de blessures. Le fait de l’attacher ainsi en forêt, sans surveillance, démontre un mépris manifeste pour son bien-être et sa sécurité.

Les spécialistes du comportement canin consultés sur place ont souligné les conséquences physiques et psychologiques d’un tel traitement. Selon eux, « l’utilisation d’un collier étrangleur sur un animal abandonné dans un milieu hostile peut provoquer un stress intense, des troubles respiratoires et des traumatismes durables ». Ils insistent également sur la peur et l’angoisse ressenties par Rogger lors de sa tentative d’évasion, qui témoignent d’un profond mal-être.

Cette méthode d’abandon n’est pas seulement une négligence, elle constitue un acte cruel. En laissant un chien dans ces conditions, la propriétaire a mis sa vie en danger, ignorant les besoins fondamentaux de l’animal. Cette situation illustre les dérives possibles lorsque des dispositifs censés encadrer la conduite des chiens sont détournés à des fins inappropriées.

Au-delà de l’acte lui-même, cette affaire met en lumière un enjeu plus large : la nécessité d’une meilleure sensibilisation aux droits des animaux et à la responsabilité des propriétaires. Comment prévenir de tels comportements et garantir que les animaux ne soient plus exposés à des traitements aussi inacceptables ? Cette question reste au cœur des débats qui entourent la protection animale aujourd’hui.

L’Opération De Capture Orchestrée Par Des Professionnels

La mobilisation coordonnée qui a suivi les premiers signalements a abouti à une intervention minutieuse, illustrant la rigueur et l’expertise nécessaires pour sécuriser un animal apeuré en milieu naturel. Une vingtaine de personnes, parmi lesquelles des bénévoles de la Fondation assistance aux animaux, des gendarmes, un vétérinaire et des comportementalistes canins, se sont réunies pour mener à bien cette opération délicate.

Pour parer à toute éventualité, un fusil hypodermique avait été prévu afin de pouvoir endormir Rogger à distance en cas de fuite ou d’agressivité. Cette précaution souligne la complexité de l’intervention et la volonté d’éviter tout risque, tant pour le chien que pour les intervenants. Toutefois, la capture s’est finalement déroulée sans recours à cette méthode, grâce à une approche patiente et adaptée.

C’est une comportementaliste canine du centre Corsicani de Sarrola-Carcopino qui a réussi à mettre en confiance le malinois, capturant l’animal calmement à proximité du passage à niveau de la route territoriale 20, à Vizzavona. Cette étape a été déterminante, car elle a permis d’éviter un nouvel épisode de stress pour Rogger, tout en assurant sa sécurité.

L’experte a précisé à propos de la suite : « On va le nourrir, le sortir et le mettre au contact d’autres chiens. C’est un jeune malinois qui a beaucoup d’énergie à dépenser et qui semble très sociable ». Cette réadaptation progressive est essentielle pour restaurer le bien-être de Rogger et lui offrir une nouvelle chance d’intégration dans un foyer.

Le succès de cette opération témoigne de l’importance d’une collaboration étroite entre spécialistes et autorités dans la prise en charge des animaux victimes de maltraitance. Il illustre aussi la nécessité d’une expertise spécifique pour gérer des situations où la peur et le traumatisme peuvent rendre les interventions particulièrement délicates.

Au-delà de la capture, c’est tout un processus de réhabilitation qui s’engage, en vue d’une adoption future. Cette étape cruciale soulève des questions sur les moyens à mobiliser pour accompagner les animaux rescapés vers une vie digne, loin des souffrances subies.

Les Sanctions Pénales Potentielles Pour L’Ancienne Propriétaire

Alors que Rogger entame sa réadaptation, la question des responsabilités judiciaires se précise. La Fondation assistance aux animaux a d’ores et déjà annoncé son intention de porter plainte contre l’ancienne propriétaire, identifiée comme responsable de cet abandon particulièrement cruel.

Le cadre légal applicable est clair et sévère. Selon l’article 521-1 du code pénal, l’abandon d’un animal domestique constitue un délit passible de sanctions importantes. La peine encourue peut atteindre trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Ces chiffres traduisent la gravité avec laquelle la loi considère le bien-être animal, en particulier face à des actes délibérés d’abandon.

Dans le cas de Rogger, la situation se complique davantage. Le chien a été laissé dans une condition mettant sa vie en danger, avec une muselière et un collier étrangleur, attaché dans une zone forestière isolée. Cette mise en danger immédiate peut aggraver les sanctions. En effet, lorsque l’animal est exposé à un risque de mort imminent, la peine maximale peut s’élever à quatre ans d’emprisonnement et 60 000 euros d’amende.

Au-delà des peines principales, la justice peut également prononcer des sanctions complémentaires. La Fondation vise notamment l’interdiction pour la propriétaire de détenir à nouveau un animal. Cette mesure vise à prévenir tout risque de récidive et à protéger les animaux d’éventuelles maltraitances futures.

D’autres peines peuvent s’ajouter, telles que l’interdiction d’exercer une activité professionnelle liée aux animaux ou l’obligation de suivre un stage de sensibilisation à la condition animale. Ces dispositions témoignent d’une volonté d’éducation et de prévention, en complément des sanctions punitives.

Ce volet judiciaire souligne combien la maltraitance et l’abandon d’animaux domestiques ne sont pas tolérés et font l’objet d’une répression renforcée. La mobilisation de la Fondation assistance aux animaux pour engager des poursuites illustre également la vigilance croissante des associations dans la défense des droits des animaux.

Cette procédure judiciaire, en cours d’instruction, devra déterminer la responsabilité exacte de la propriétaire et appliquer les mesures appropriées. Elle pose aussi la question plus large de l’efficacité des dispositifs existants pour dissuader les actes de cruauté et protéger durablement les animaux vulnérables.