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La douane met à jour leur astuce : « Ils utilisaient l’eau et l’électricité de…

Julie K.
5 Min de lecture

Une astuce insolite pour cultiver en toute discrétion… Les douaniers viennent de démanteler un système qui défie l’imagination dans la Meuse. Ce 9 avril 2025, leur opération révèle 667 plants de cannabis nourris par un réseau bien plus sophistiqué qu’il n’y paraît. Mais comment ont-ils pu détourner les ressources publiques à cette échelle ? L’enquête dévoile une organisation surprenante, bien loin des méthodes artisanales.

Une saisie record dans la Meuse

La douane frappe un grand coup en saisissant 667 plants de cannabis le 9 avril 2025, un chiffre qui marque l’une des plus importantes prises récentes dans le département. Les agents découvrent une culture intensive en intérieur, alimentée par un détournement audacieux : l’eau provenait directement du réseau municipal et d’une nappe phréatique, tandis que l’électricité était puisée sur le réseau public.

Deux individus de nationalité albanaise, en charge de l’exploitation, sont appréhendés sur place. Leur système ingénieux mais illégal permettait une production à grande échelle, comme le confirment les douaniers : « L’électricité et l’eau étaient directement puisés sur le réseau municipal et dans une nappe phréatique avec une pompe ». Une méthode qui soulève des questions sur les failles exploitables dans les infrastructures locales.

L’enquête partie d’un simple contrôle routier

Tout commence en novembre 2024 par un contrôle routier apparemment banal à Écouviez. Les douaniers de Verdun interceptent un véhicule transportant deux individus, sans savoir qu’ils tiennent le premier fil d’une vaste enquête. À l’intérieur, une « forte odeur d’herbe de cannabis » alerte immédiatement les agents.

L’examen du véhicule révèle des projecteurs de lumière identiques à ceux utilisés pour les cultures indoor. Mais la découverte clé vient du GPS : l’appareil enregistre l’adresse d’un hangar récemment acquis dans le secteur. Cet indice permet aux enquêteurs de remonter la piste pendant plusieurs mois, traquant chaque mouvement sans éveiller les soupçons.

Ce contrôle improvisé devient ainsi le point de départ d’une opération bien rodée, démontrant que les trafics les plus sophistiqués peuvent se déjouer par un simple hasard opérationnel.

Un réseau taillé pour l’industrialisation clandestine

Les trafiquants ont mis en place un dispositif digne d’une entreprise agroalimentaire, réparti entre un hangar et un appartement voisin. Cinq chambres de culture y fonctionnent à plein régime : deux abritant 460 plants dans l’entrepôt, trois autres contenant 207 plants dans le logement.

Leur innovation majeure ? Un détournement pur et simple des réseaux publics. Une pompe puise l’eau à la fois dans la nappe phréatique et le réseau municipal, tandis que des branchements frauduleux captent l’électricité. « L’électricité et l’eau étaient directement puisés sur le réseau municipal et dans une nappe phréatique avec une pompe », insistent les douaniers.

Cette organisation permet une production intensive sans facture d’énergie suspecte. Un modèle économique redoutablement efficace, où chaque plant profite d’un arrosage et d’un éclairage professionnels… aux frais de la collectivité.

Un coup de filet en deux temps stratégiques

L’intervention du 9 avril 2025 se déroule avec une précision militaire. Les douaniers frappent simultanément au hangar, où 460 plants sont saisis, et dans un appartement de la commune voisine abritant 207 plants supplémentaires. Une répartition géographique calculée pour brouiller les pistes.

Sur place, deux ressortissants albanais sont arrêtés en flagrant délit de gestion des cultures. Leur nationalité relance les interrogations sur les réseaux internationaux impliqués dans ce trafic. Avec 667 plants au total, l’ampleur de la saisie dépasse les cas habituels de production artisanale.

Cette opération coordonnée démontre l’efficacité d’une enquête menée sur plusieurs mois, des premiers indices routiers jusqu’au démantèlement complet du réseau. Les douaniers soulignent surtout l’audace technique d’un système pensé pour échapper à tout contrôle… mais pas à leur vigilance.