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La règle des médecins qui multiplie les consultations… et les frais des patients

Julie K.
5 Min de lecture

Et si votre médecin limitait vos questions ? Depuis 4 ans, des cabinets affichent une règle méconnue : un seul motif par consultation. Le Dr Schuster défend des créneaux de 15 minutes pour pallier la pénurie de praticiens, quand des patients dénoncent des factures qui explosent. Entre consumérisme des soins et consultations à 60€ réservées aux seniors, ce système légal cache une vérité qui fait grincer des dents…

La règle qui divise médecins et patients

Un seul motif par consultation médicale : l’affiche trône depuis quatre ans dans les cabinets. Le Dr Caroline Schuster, généraliste à Metz, assume cette méthode. « On ne peut plus dépasser le temps de consultation », explique-t-elle au JT de TF1, évoquant des créneaux de 15 minutes pour compenser la pénurie de médecins.

Sa justification fait mouche : optimiser les consultations tout en garantissant un suivi minimum. « En ville comme à la campagne, il n’y a plus assez de praticiens », martèle-t-elle. Mais cette logique crée un clivage. Certains patients saluent l’organisation imposée, quand d’autres fulminent contre les rendez-vous multipliés.

Les syndicats médicaux enfoncent le clou en rappelant la légalité absolue de cette pratique. Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF, parle même de « consumérisme des soins » dans une société pressée. Un argument qui peine à convaincre ceux qui voient leur budget santé exploser…

Patients partagés : organisation contre factures en hausse

La mesure fait éclater deux camps irréconciliables. « Ce serait pas mal de préparer sa visite à l’avance », lâche une patiente devant la caméra de TF1, défendant une approche méthodique. Pour elle, limiter les consultations à un seul motif éviterait les dérives chronophages en cabinet.

Mais d’autres patients dégainent leur calculette. « Ça oblige encore à payer la consultation. Faire ça sur la santé des gens, c’est dommage », proteste une usagère, microphone en main. Un homme renchérit : « Les tarifs ont augmenté depuis quelques années… C’est un problème d’argent ». Leurs témoignages pointent une réalité : multiplier les rendez-vous alourdit la facture, surtout pour les pathologies complexes.

Les chiffres officiels manquent, mais l’article relève une hausse sensible des tarifs ces dernières années. De quoi alimenter la méfiance envers une pratique perçue comme une double peine : restriction des soins et pression financière accrue.

Syndicats médicaux face au « consumérisme des soins »

Les professionnels ripostent par la voix de leurs représentants. « Cette pratique est légale et nécessaire », insistent les syndicats, face aux critiques croissantes. Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF, balance une charge violente : « On est dans un consumérisme des soins. C’est tout, tout de suite ».

Le médecin généraliste pointe une tendance sociétale : « Quand on a mal à la gorge sans fièvre, ce n’est pas urgent », assène-t-il, fixant la barre des 41°C comme seuil de gravité. Un discours qui vise clairement les consultations jugées abusives en zone rurale comme urbaine.

Mais l’argument se heurte à la réalité des déserts médicaux. Là où les cabinets surchargés pratiquent la limitation par nécessité, les patients n’ont d’autre choix que d’accepter… ou de renoncer à certains soins. Un cercle vicieux que les syndicats reconnaissent sans pourtant y trouver de solution immédiate.

2026 : les consultations longue durée à 60 euros réservées aux seniors

Une lueur d’espoir se profile à l’horizon… sous conditions. À partir du 1ᵉʳ janvier 2026, les plus de 80 ans pourront accéder à des consultations étendues chez leur médecin traitant. Facturées 60 euros, ces visites promises par certains syndicats médicaux dureraient jusqu’à 30 minutes.

Mais le dispositif cache des restrictions sévères. Réservé aux « cas bien précis », ce rendez-vous annuel exclut automatiquement les patients complexes nécessitant un suivi régulier. Les moins de 80 ans, même poly-pathologiques, restent quant à eux soumis à la règle des 15 minutes.

Cette mesure suscite déjà des questions : comment concilier tarif majoré et accès aux soins pour les retraités modestes ? Le gouvernement mise sur un effet d’aubaine, tandis que les critiques y voient une médecine à deux vitesses qui n’atténue pas les tensions actuelles.