Le phénomène des séries coréennes sur Netflix ne cesse de surprendre, tantôt par leurs succès retentissants, tantôt par leurs échecs inattendus. Dans ce paysage contrasté, « Demande aux étoiles » fait figure d’exemple particulièrement intrigant. Lancée début janvier 2025 sur la plateforme de streaming, cette production ambitieuse au budget record peine paradoxalement à trouver son public, malgré une base de fans particulièrement active et engagée.
Avec un investissement colossal de 50 milliards de wons (environ 33,6 millions d’euros), cette série spatiale s’inscrit parmi les productions les plus onéreuses de l’histoire de la télévision sud-coréenne. Pourtant, après six épisodes diffusés, les chiffres d’audience racontent une toute autre histoire que celle espérée par ses créateurs.
Une chute libre des audiences inquiétante
En Corée du Sud, terre d’origine de la série, les résultats s’avèrent particulièrement préoccupants. Avec une part d’audience plafonnant à 3,9%, la série connaît une baisse drastique dès son cinquième épisode, atteignant un plancher historique de 1,8%. Même si une légère remontée d’un point est observée lors de l’épisode suivant, ces chiffres restent bien en deçà des attentes pour une production de cette envergure.
Sur la scène internationale, la performance de « Demande aux étoiles » sur Netflix n’est guère plus encourageante. Absente du classement lors de sa première semaine de diffusion, la série parvient péniblement à se hisser à la huitième place du top des fictions non anglophones la semaine suivante, cumulant 10,8 millions d’heures de visionnage, avant de disparaître complètement du radar.
Les séries coréennes sur Netflix : un marché en pleine expansion
Depuis le succès phénoménal de « Squid Game » en 2021, Netflix a massivement investi dans les productions sud-coréennes, qui représentent aujourd’hui un segment stratégique pour la plateforme. En 2024, plus de 30 séries coréennes ont été produites pour un investissement total dépassant les 500 millions de dollars.
Un investissement pharaonique qui soulève des questions
Le budget considérable alloué à la production soulève désormais de nombreuses interrogations dans l’industrie. Avec ses 33,6 millions d’euros d’investissement, « Demande aux étoiles » se positionne comme l’une des séries les plus chères jamais produites en Corée du Sud, un pari risqué qui peine à se transformer en succès commercial.
Malgré ces résultats décevants, la série peut compter sur une communauté de fans particulièrement active et engagée. Sur les réseaux sociaux, notamment sur X et Reddit, les défenseurs de la série se mobilisent activement pour encourager de nouveaux spectateurs à découvrir le programme.
Une communauté de fans qui refuse l’échec
Face aux critiques et aux chiffres d’audience en berne, les fans organisent une véritable campagne de soutien sur les réseaux sociaux. Cette mobilisation spontanée témoigne d’une réception paradoxale : si la série ne convainc pas le grand public, elle suscite néanmoins un engouement passionné chez une partie de son audience.
Le phénomène du « sauvetage » des séries par les fans
Ces dernières années, plusieurs séries ont été sauvées grâce à la mobilisation de leurs fans sur les réseaux sociaux. Ce phénomène, appelé « fan activism », a notamment permis à des séries comme « Brooklyn Nine-Nine » ou « Lucifer » d’être reprises par d’autres diffuseurs après leur annulation.
Un genre ambitieux face aux défis du marché
La science-fiction spatiale, genre particulièrement exigeant en termes de production, représente un défi majeur pour l’industrie télévisuelle coréenne. Dans un marché saturé de contenus, où les séries doivent rapidement trouver leur public pour justifier leur investissement, « Demande aux étoiles » illustre les risques inhérents aux productions ambitieuses qui sortent des sentiers battus.
L’avenir de la série repose désormais sur les deux derniers épisodes à venir, le septième prévu pour ce samedi 25 février et le huitième pour le lendemain. Ces ultimes chapitres pourraient s’avérer décisifs pour inverser la tendance et peut-être transformer cet échec commercial en succès tardif.
