À l’aube de sa vingtième saison, « L’amour est dans le pré » s’apprête à faire battre de nouveaux cœurs sur M6 dès le 13 janvier 2025. Parmi les 15 agriculteurs de cette nouvelle édition, trois femmes tenteront leur chance dans la quête de l’âme sœur. Pourtant, derrière les sourires et l’optimisme de façade, une inquiétude persiste chez les producteurs de l’émission : le taux de réussite particulièrement bas des agricultrices.
Gabriella Mermet Mather, productrice artistique de l’émission emblématique présentée par Karine Le Marchand, ne cache pas son inquiétude. Les échecs successifs des participantes féminines, à l’image de Manuela et Karell lors de la précédente saison, soulèvent des questions profondes sur les défis spécifiques auxquels font face les agricultrices dans leur quête amoureuse télévisée.
Les femmes agricultrices face au défi de l’amour médiatisé
Le constat est sans appel : les agricultrices participant à l’émission peinent à trouver l’amour, un phénomène qui se répète saison après saison. La difficulté à « baisser la garde » apparaît comme l’un des principaux obstacles, selon la productrice artistique. Cette réticence, couplée aux exigences particulières de leur mode de vie rural, crée une équation complexe que peu de prétendants semblent prêts à résoudre.
La situation se complique davantage lorsqu’on considère les attentes sociétales. « Est-ce qu’aujourd’hui, dans notre société, un homme est vraiment capable de tout quitter pour une agricultrice ? » s’interroge Gabriella Mermet Mather. À cela s’ajoute la dimension de l’exposition médiatique, qui peut mettre à mal l’ego masculin face à un éventuel refus devant des millions de téléspectateurs.
Le poids des chiffres
Sur les 19 saisons précédentes de L’amour est dans le pré, moins de 20% des agricultrices participantes ont trouvé un compagnon stable à l’issue de l’émission, contre près de 40% pour leurs homologues masculins.
Des solutions innovantes pour la saison 20
Face à ce constat, la production a décidé d’agir. Pour cette nouvelle saison, une préparation spécifique a été mise en place pour les agricultrices. L’objectif : les aider à élargir leurs critères de sélection tout en respectant leurs aspirations profondes. « Les femmes sont plus enclines à préférer être seules que mal accompagnées, » souligne la productrice, mettant en lumière un paradoxe qu’il faut désormais prendre en compte.
La problématique dépasse largement le cadre de l’émission et reflète des enjeux sociétaux plus profonds. Les femmes en milieu rural font face à des défis particuliers : gestion d’exploitation, charge mentale importante, et nécessité de maintenir leur indépendance dans un monde encore largement dominé par les hommes.
La réalité des femmes en milieu rural
En France, les femmes représentent environ 27% des chefs d’exploitation agricole. Elles doivent souvent conjuguer gestion d’entreprise, travaux agricoles et vie personnelle, tout en faisant face à des préjugés persistants dans le monde rural.
Un défi qui résonne au-delà des caméras
L’émission devient ainsi le miroir d’une réalité sociale plus large : la difficulté pour les femmes entrepreneures en milieu rural de concilier réussite professionnelle et épanouissement personnel. Le casting de cette vingtième saison, avec ses trois agricultrices âgées de 26 à 67 ans, reflète la diversité des profils et des parcours, mais aussi l’universalité de cette quête amoureuse.
En attendant la diffusion des premiers portraits le 13 janvier, la production garde espoir. Les nouvelles stratégies mises en place pourraient bien permettre de briser ce plafond de verre amoureux qui semble planer au-dessus des agricultrices de l’émission. Reste à voir si les téléspectateurs seront témoins de ces nouvelles histoires d’amour tant attendues.