L’amour est dans le pré : un ancien participant condamné à 10 mois de prison ferme

Jeremie B.
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L’amour est dans le pré, émission phare de M6, a propulsé de nombreux agriculteurs sous les feux des projecteurs. Mais pour certains, cette notoriété soudaine s’est avérée être une lame à double tranchant. C’est le cas d’Alain, candidat de la saison 17, dont le parcours vient de prendre un tournant dramatique.

De l’écran de télévision à la salle d’audience, le chemin a été court pour cet éleveur de l’Allier. Récemment condamné à 10 mois de prison fermes et à l’interdiction d’exercer son métier, Alain paie le prix fort pour des années d’infractions répétées. Une chute vertigineuse qui soulève des questions sur les conséquences inattendues de la célébrité télévisuelle.

Un passé trouble rattrapé par la justice

Bien avant sa participation à l’émission, Alain était déjà dans le collimateur des autorités. Son exploitation a fait l’objet de nombreux contrôles, suivis d’une série d’avertissements et de signalements. Malgré ces mises en garde répétées, l’agriculteur a persisté dans ses pratiques douteuses.

En mars 2022, la justice rattrape Alain une première fois. Il écope alors de six mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans, assortis de l’obligation de régler les sommes dues. Une sanction qui aurait dû servir d’électrochoc, mais qui n’a visiblement pas suffi à remettre l’éleveur dans le droit chemin.

La récidive qui a scellé son sort

Le 29 mai dernier, Alain se retrouve de nouveau face aux juges du tribunal correctionnel de Moulins. Cette fois-ci, le dossier s’est considérablement alourdi : pas moins de 28 chefs de prévention sont retenus contre lui. Travail dissimulé, tromperie sur la marchandise, maltraitance animale… La liste des infractions est longue et accablante.

L’enquête révèle qu’Alain a régulièrement fait appel à son fils pour l’aider dans son activité, sans aucune déclaration légale. De plus, il est accusé d’avoir trompé ses clients sur les produits vendus sur les marchés, jetant le discrédit sur l’ensemble de son activité commerciale.

Un réquisitoire sans concession

Face à la gravité des faits, le procureur ne fait preuve d’aucune clémence. Il requiert une peine de dix mois de prison ferme, aménageables, assortie d’une amende de 5 000 euros. Mais ce n’est pas tout : la confiscation de la remorque et du véhicule d’Alain est également demandée, ainsi que l’interdiction de gérer et d’exercer une activité indépendante ou d’éleveur.

Pour couronner le tout, le ministère public réclame l’interdiction pour Alain de participer aux marchés de l’Allier pendant cinq ans. Un coup dur pour celui qui tirait une partie de ses revenus de cette activité. L’Urssaf, de son côté, réclame la coquette somme de 188 000 euros, un montant qui témoigne de l’ampleur des irrégularités commises.

Le couperet tombe

Au terme du procès, le tribunal rend son verdict : Alain est condamné à 10 mois de prison fermes, une peine qui pourra être aménagée. Mais la sanction la plus lourde réside peut-être dans l’interdiction d’exercer son métier d’éleveur et de commerçant. Pour cet agriculteur de profession, c’est toute une vie qui s’écroule.

Lors de son procès, Alain a tenté d’expliquer ses actes en évoquant le surmenage et l’acharnement liés à sa participation à L’amour est dans le pré. Une notoriété soudaine qui l’aurait dépassé et poussé à bout. Mais pour le tribunal, cette célébrité éphémère ne saurait excuser des années d’infractions répétées.