Le Bonheur est dans le pré : le film césarisé d’Eddy Mitchell connaît un regain de popularité sur Netflix

Camille C.
4 Min de lecture

Les surprises du streaming réservent parfois de belles découvertes. Alors que les nouveautés monopolisent généralement l’attention des abonnés Netflix, c’est un film français sorti il y a près de 30 ans qui fait actuellement sensation sur la plateforme. « Le bonheur est dans le pré », la comédie d’Etienne Chatiliez, se hisse à la cinquième place du top des programmes les plus regardés en France, prouvant que les classiques ont encore de beaux jours devant eux.

Cette renaissance inattendue permet à une nouvelle génération de découvrir ce film qui avait marqué le cinéma français des années 90. Une œuvre qui avait notamment permis à Eddy Mitchell de décrocher son unique César, celui du meilleur second rôle masculin, lors de la 21e cérémonie des César en 1996.

Un succès commercial qui traverse les époques

Sorti en 1995 avec un budget de 10,19 millions d’euros, « Le bonheur est dans le pré » avait déjà connu un succès retentissant en salles avec près de 4,93 millions d’entrées. Une performance remarquable qui confirmait alors le talent d’Etienne Chatiliez, déjà reconnu pour « La vie est un long fleuve tranquille » et « Tatie Danielle ».

Aujourd’hui, le film côtoie sur Netflix des productions contemporaines comme « Les Trolls 3 », « Ad Vitam » et « Back in Action », démontrant sa capacité à séduire un public moderne malgré son âge vénérable.


Le saviez-vous ?
Le tournage s’est déroulé à Tarare, à 40 kilomètres de Lyon, dans une usine désaffectée, bien loin des paysages bucoliques suggérés par le titre du film.

Une comédie française au charme intemporel

L’histoire suit Francis Bergeade, incarné par Michel Serrault, un chef d’entreprise jurassien fabricant de matériel pour W.C., submergé par les problèmes. Entre une entreprise au bord de la faillite, un mariage qui bat de l’aile et une morosité générale, sa seule échappatoire réside dans ses moments passés avec son ami Gérard, joué par Eddy Mitchell.

Le film prend un tournant inattendu lorsque Francis découvre sa ressemblance troublante avec un certain Michel Thivart, disparu depuis 26 ans. Cette révélation le pousse à endosser l’identité du disparu, donnant lieu à une série de situations aussi cocasses qu’émouvantes.

La consécration d’un rockeur au cinéma

Pour Eddy Mitchell, ce rôle marque l’apogée de sa carrière d’acteur. Déjà nommé en 1981 pour « Coup de torchon », il décroche enfin la reconnaissance de ses pairs avec ce César du meilleur second rôle. Une récompense qui a contribué à asseoir sa légitimité dans le monde du cinéma, comme en témoignent ses apparitions récentes dans « Les Vieux Fourneaux » ou « Waouh ! » de Bruno Podalydès.


Focus sur les César 1996
Le film a reçu au total six nominations aux César, confirmant son excellence artistique et sa popularité auprès des professionnels du cinéma français.

Le charme vintage à l’ère du streaming

Ce retour en grâce sur Netflix s’inscrit dans une tendance plus large de redécouverte des classiques sur les plateformes de streaming. À l’instar de « The Sentinel », thriller américain avec Eva Longoria et Michael Douglas, ces œuvres prouvent que la qualité narrative et le jeu d’acteur transcendent les époques.

La présence de ces films « vintage » dans le top 10 de Netflix témoigne d’une évolution des pratiques de consommation culturelle, où nouveautés et classiques cohabitent harmonieusement, permettant aux spectateurs de tous âges de (re)découvrir des pépites du septième art.