Le monde du cinéma français est en deuil. Alain Delon, icône du 7ème art, s’est éteint dimanche 18 août 2024 à l’âge de 88 ans, laissant derrière lui un héritage cinématographique inestimable. Mais au-delà de sa carrière légendaire, c’est une autre histoire qui captive aujourd’hui l’attention du public : celle de Loubo, le fidèle compagnon canin de l’acteur.
Alors que les hommages affluent de toutes parts, une question subsiste : quel sera le sort réservé à Loubo, ce berger malinois qui partageait la vie de la star depuis près d’une décennie ? Entre les déclarations controversées d’Alain Delon et la mobilisation des associations de protection animale, le destin de ce chien soulève un débat passionné sur le lien entre l’homme et l’animal.
Un amour inconditionnel entre l’acteur et son chien
Loubo n’était pas un simple animal de compagnie pour Alain Delon. Adopté en 2014, ce berger malinois était devenu un véritable membre de la famille, au point que son nom figure dans le communiqué officiel annonçant le décès de l’acteur, aux côtés de ceux de ses enfants Anthony, Anouchka et Alain-Fabien. Cette mention inhabituelle témoigne de la place privilégiée qu’occupait Loubo dans le cœur du « Samouraï ».
L’attachement d’Alain Delon à son chien était tel qu’il avait envisagé des scénarios pour leur avenir commun. Dans une interview accordée à Paris Match en 2018, l’acteur avait déclaré : « Si je meurs avant lui, je demanderai au vétérinaire qu’on parte ensemble. Il le piquera afin qu’il meure dans mes bras. » Ces propos avaient alors suscité une vive polémique, ravivant le débat sur l’euthanasie animale.
La mobilisation des défenseurs de la cause animale
Dès l’annonce du décès d’Alain Delon, les associations de protection animale se sont mobilisées pour assurer un avenir à Loubo. La SPA (Société Protectrice des Animaux) a rapidement réagi sur les réseaux sociaux, rappelant que « la vie d’un animal ne doit pas être conditionnée à celle d’un humain ». L’association s’est portée volontaire pour recueillir Loubo et lui trouver une nouvelle famille aimante.
De son côté, la Fondation 30 Millions d’Amis avait déjà lancé un appel en 2018, suite aux déclarations controversées de l’acteur. L’association avait alors cherché une personne de confiance prête à s’occuper de Loubo après la disparition d’Alain Delon, soulignant que l’euthanasie ne devait être pratiquée que pour mettre fin aux souffrances d’un animal malade ou âgé.
En France, l’euthanasie dite « de convenance » n’est encadrée par aucune loi spécifique. Elle désigne le fait de faire euthanasier un animal sans justification médicale, pour des raisons de convenance personnelle. Cependant, les vétérinaires ont le droit de refuser de pratiquer une telle euthanasie s’ils estiment que les motifs ne sont pas légitimes.
Un dénouement heureux pour Loubo
Contrairement aux craintes initiales, Loubo ne subira pas le sort tragique évoqué par Alain Delon. La Fondation Brigitte Bardot a annoncé le 20 août que le berger malinois resterait au sein de la famille Delon. Dans une story Instagram, l’association a déclaré : « Loubo, le malinois d’Alain Delon adopté à la Fondation, restera vivre avec ses enfants. Il a sa maison et sa famille. »
Cette décision apporte un soulagement aux défenseurs de la cause animale et aux admirateurs de l’acteur. Elle permet à Loubo de continuer à vivre dans un environnement familier, entouré de personnes qui l’aiment et qui perpétueront le souvenir d’Alain Delon à travers lui.
Un débat éthique ravivé
L’affaire Loubo a relancé le débat sur l’euthanasie animale en France. Si la pratique n’est pas strictement encadrée par la loi, elle soulève des questions éthiques importantes. Les vétérinaires, garants du bien-être animal, jouent un rôle crucial dans la décision d’euthanasier ou non un animal en bonne santé.
Cette histoire met en lumière l’évolution de notre rapport aux animaux de compagnie. De plus en plus considérés comme des membres à part entière de la famille, leur sort après le décès de leur maître devient une préoccupation majeure. Elle invite à réfléchir sur la responsabilité qui incombe aux propriétaires d’animaux et sur l’importance de prévoir des dispositions pour leur avenir.
En France, on compte environ 15 millions de chats et 7,5 millions de chiens. Selon une étude de 2021, 42% des Français considèrent leur animal de compagnie comme un membre de la famille à part entière. Cette tendance influence de plus en plus les décisions prises concernant le bien-être et l’avenir des animaux domestiques.