Un coup de théâtre secoue les négociations au Proche-Orient. Alors que des pourparlers secrets se déroulent au Caire, une déclaration explosive relance le bras de fer diplomatique. Le Hamas brandit une proposition inédite pour libérer les otages israéliens, mais pose ses conditions. Pourquoi Israël résiste-t-il à ce plan soutenu par les familles des captifs ? Et quelle clé se cache derrière ce chantage humanitaire à haut risque ?
L’offre choc du Hamas pour sortir de l’impasse
Le mouvement islamiste lance une proposition inédite qui pourrait bouleverser les négociations. Taher al-Nounou, haut responsable du Hamas, annonce à l’AFP la « libération de tous les otages israéliens » contre trois exigences clés : cessation totale des hostilités, retrait des troupes israéliennes de Gaza et libre accès à l’aide humanitaire.
Cette offre survient après des mois de pourparlers infructueux sous médiation internationale. Mais le diable se cache dans les détails : le Hamas refuse catégoriquement de déposer les armes, une condition non-négociable pour Israël. « Nous avons besoin de garanties contraignantes », insiste al-Nounou, accusant l’État hébreu de saboter les précédents accords.
Le blocage persiste malgré l’urgence humanitaire. Alors que 134 otages resteraient captifs selon Israël, le Hamas rétorque que « le problème ne réside pas dans le nombre » mais dans les engagements non tenus de son adversaire. Une rhétorique qui complique la tâche des médiateurs égyptiens et qataris.
Le bras de fer diplomatique au Caire
La délégation du Hamas accuse Israël de faire dérailler les pourparlers malgré l’intense médiation internationale. « Le problème ne réside pas dans le nombre d’otages, mais dans les engagements non respectés », assène Taher al-Nounou, pointant du doigt la poursuite des opérations militaires israéliennes.
Les discussions pilotées par l’Égypte, le Qatar et les États-Unis butent sur une exigence clé : le Hamas réclame des garanties juridiquement contraignantes pour forcer Israël à honorer les termes d’un éventuel accord. « Nous avons insisté sur ce point après les échecs précédents », précise le responsable palestinien.
Pendant ce temps, la position israélienne reste inflexible sur le désarmement du Hamas, condition absente de la proposition actuelle. Ce désaccord fondamental transforme les réunions au Caire en marathon diplomatique, où chaque clause devient un sujet de tension. Les médiateurs multiplient les navettes entre les parties, sans percée tangible à ce stade.
Les leçons amères de la précédente trêve
La première phase d’échange, entre janvier et mars 2024, laisse un goût d’inachevé. Cet accord avait permis la libération de 33 otages israéliens – dont huit décédés – contre environ 1 800 prisonniers palestiniens. Un ratio déséquilibré qui nourrit aujourd’hui la méfiance entre les parties.
La nouvelle proposition israélienne relayée par le site Ynet suscite la controverse. Elle prévoit une libération échelonnée de dix otages vivants contre des garanties américaines pour entamer de futures négociations. Le Forum des familles d’otages dénonce vigoureusement cette approche graduelle, qualifiée de « concept dangereux ».
« L’État d’Israël a l’obligation de ramener tout le monde », tonne l’organisation dans un communiqué cinglant. Les familles réclament une solution globale et immédiate, estimant que les libérations partielles aggravent les risques pour les captifs restants. Un avertissement qui plane sur les négociations en cours.
La pression des familles d’otages sur Netanyahu
Le Forum des familles d’otages monte au créneau contre les atermoiements gouvernementaux. « Nous exigeons une solution en une seule étape : mettre fin à la guerre et ramener tous les otages immédiatement », clame l’organisation dans un communiqué sans équivoque.
Cette position ferme répond à la proposition israélienne de libérations échelonnées, qualifiée de « concept dangereux ». Les familles redoutent que tout retard ne compromette définitivement le sort des captifs. « L’État a l’obligation de ramener tout le monde », martèlent-elles, brandissant le slogan « Tous à la maison » lors de manifestations devant le ministère de la Défense.
La colère grandit face à l’impasse diplomatique. Alors que les négociations piétinent, les proches des otages transforment leur angoisse en force politique, exigeant des actes concrets plutôt que des promesses. Une pression qui pèse lourd dans le calcul stratégique du gouvernement israélien.