Dans une annonce qui secoue le Vatican, le pape François vient de confirmer l’existence d’une lettre de renonciation préventive, signée dès les premiers jours de son pontificat en 2013. Cette révélation intervient dans un contexte particulier, alors que le souverain pontife, âgé de 88 ans, est actuellement hospitalisé à l’hôpital Gemelli de Rome pour une pneumonie touchant ses deux poumons.
La nouvelle prend une résonance toute particulière au regard de l’état de santé préoccupant du Saint-Père, qui lutte depuis plusieurs semaines contre cette infection pulmonaire. Cette disposition, bien que surprenante pour le grand public, s’inscrit dans une réflexion approfondie sur la continuité de la direction de l’Église catholique en cas d’incapacité du pape à exercer ses fonctions.
Une lettre sous scellés au Vatican


C’est au secrétaire d’État du Vatican, Monseigneur Tarcisio Bertone, que le pape François a remis personnellement ce document crucial. « J’ai signé la démission et lui ai dit : En cas d’empêchement médical ou autre, voici ma démission. Vous l’avez », a confié le souverain pontife lors d’un entretien accordé au média espagnol ABC en 2022.
Cette démarche, jusqu’alors gardée confidentielle, témoigne d’une volonté de transparence et de prévoyance de la part du pape François, qui anticipe ainsi les scenarios les plus délicats pour l’institution qu’il dirige.
Qu’est-ce qu’une renonciation papale ?
La renonciation papale est prévue par le canon 332 du Code de droit canonique. Elle permet au Pontife Romain de renoncer librement à sa charge, sans nécessité d’acceptation par une quelconque autorité. Cette disposition garantit la continuité du gouvernement de l’Église en cas d’incapacité du pape.
Un état de santé préoccupant


Les problèmes de santé du pape François ne sont pas nouveaux. Ayant subi une ablation partielle du poumon à l’âge de 21 ans, il est particulièrement vulnérable aux infections respiratoires. Depuis 2022, il doit également composer avec des douleurs au genou qui le contraignent à se déplacer en fauteuil roulant.
Face à ces difficultés croissantes, le Saint-Père avait déjà évoqué publiquement la possibilité de suivre l’exemple de son prédécesseur. « Je pense qu’à mon âge et avec cette contrainte, je dois me préserver un peu pour pouvoir servir l’Église. Ou, au contraire, réfléchir à la possibilité de me retirer », avait-il déclaré.
Les précédents historiques
La renonciation d’un pape, bien que rare, n’est pas sans précédent dans l’histoire de l’Église. Le cas le plus récent est celui de Benoît XVI qui, en 2013, est devenu le premier pape à renoncer à sa charge depuis six siècles, invoquant son âge avancé et son incapacité à remplir pleinement sa mission.
L’histoire du Vatican compte moins d’une dizaine de renonciations sur 266 papes. Parmi les cas les plus notables, on trouve Célestin V en 1294, qui abdiqua après seulement cinq mois de pontificat, et Grégoire XII, dont la renonciation en 1415 permit de mettre fin au Grand Schisme d’Occident.
Le statut unique de « pape émérite »
Créé par Benoît XVI lors de sa renonciation, le titre de « pape émérite » n’est prévu par aucune législation de l’Église catholique. Cette innovation a soulevé des questions sur le statut d’un pape ayant renoncé et sur la coexistence de deux papes au Vatican.
L’avenir de la papauté en question
Au sein du Vatican, la confirmation de l’existence de cette lettre de renonciation suscite des réactions contrastées. Si certains y voient un signe de sagesse et de prévoyance, d’autres s’inquiètent des implications potentielles pour l’unité de l’Église.
L’état de santé du pape François reste aujourd’hui sous surveillance étroite à l’hôpital Gemelli. Bien que les médecins jugent son état stationnaire, cette hospitalisation prolongée et la révélation de sa lettre de renonciation préventive ouvrent une période d’incertitude pour l’avenir de la papauté.