Le quoll de l’Ouest fait son grand retour dans les sanctuaires australiens

Marie Q.
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Une nouvelle page s’écrit dans l’histoire de la conservation australienne. Dans le sanctuaire de Mt Gibson, au cœur de l’Australie-Occidentale, une espèce emblématique fait son grand retour. Le quoll de l’Ouest, ce petit marsupial carnivore au pelage tacheté, reprend progressivement ses droits sur un territoire qu’il avait dû abandonner face à la pression des prédateurs introduits et de la déforestation.

Cette renaissance n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’années d’efforts acharnés de la part des scientifiques et des écologistes australiens. Autrefois présent sur l’ensemble du continent, le chuditch – nom aborigène du quoll de l’Ouest – ne survivait plus que dans quelques zones isolées du sud-ouest de l’Australie. Aujourd’hui, grâce à un programme de réintroduction ambitieux, l’espèce retrouve peu à peu sa place dans l’écosystème.

Les derniers survivants d’une espèce décimée

La colonisation européenne a marqué le début d’un déclin dramatique pour le quoll de l’Ouest. L’introduction de prédateurs comme le renard roux et le chat haret a bouleversé l’équilibre naturel, menaçant directement la survie de ce marsupial endémique. Ces prédateurs, particulièrement adaptables et efficaces, ont contribué à l’extinction de nombreuses espèces natives australiennes, forçant le quoll à se réfugier dans des zones toujours plus restreintes.


Le danger des espèces introduites
Les chats harets sont responsables de l’extinction de 28 espèces et sous-espèces en Australie. Ils menacent actuellement la survie d’une centaine d’autres espèces de mammifères natifs. Les renards roux, quant à eux, représentent une menace pour 14 espèces d’oiseaux, 48 espèces de mammifères, 12 espèces de reptiles et 2 espèces d’amphibiens.

Une nouvelle chance dans un sanctuaire protégé

Le sanctuaire de Mt Gibson représente aujourd’hui un véritable havre de paix pour ces marsupiaux menacés. Spécialement aménagé pour protéger les espèces en danger, ce refuge offre aux quolls un environnement sécurisé où ils peuvent enfin prospérer sans craindre les prédateurs introduits. Les premiers résultats sont plus qu’encourageants : plusieurs naissances ont été enregistrées, témoignant de l’adaptation réussie des animaux à leur nouvel habitat.

Georgina Anderson, écologiste de terrain pour l’Australian Wildlife Conservancy (AWC), suit de près cette réintroduction prometteuse. Elle observe notamment les comportements d’Aang, un mâle particulièrement rusé qui s’est fait remarquer par sa capacité à récupérer les appâts placés par les chercheurs. Cette adaptation comportementale illustre parfaitement la résilience de l’espèce.

Vers un avenir plus radieux

Le succès du programme de réintroduction ouvre la voie à de nouvelles initiatives de conservation. Les experts travaillent actuellement à l’extension des zones protégées et au renforcement des mesures de contrôle des prédateurs introduits. La sensibilisation du public joue également un rôle crucial dans cette bataille pour la préservation de la biodiversité australienne.


Le rôle écologique du quoll de l’Ouest
Ce prédateur natif occupe une place essentielle dans l’écosystème australien. Il contribue à réguler les populations de petits invertébrés, de reptiles et même de certains oiseaux, maintenant ainsi un équilibre naturel crucial pour la biodiversité locale.