Des années de silence brisées en quelques minutes sur un plateau de télévision. Orlando, frère et ancien impresario de Dalida, vient enfin de confirmer l’une des rumeurs les plus persistantes de la Ve République : la relation entre sa sœur et François Mitterrand. Une confession qui éclaire d’un jour nouveau l’histoire intime de deux figures majeures de la France des années 1980.
Invité de Michel Drucker dans l’émission Vivement Dimanche sur France 3, Orlando s’est livré avec une franchise inhabituelle sur ce secret longtemps préservé. « C’est gênant parce que, oui, je sais qu’il y a eu quelque chose mais je ne l’ai jamais dit », avoue-t-il, après des décennies de questions esquivées et de silences diplomatiques.
Une idylle à l’ombre du pouvoir
Leur histoire commence bien avant l’accession de François Mitterrand à la présidence. Une relation discrète qui s’étend sur plus d’une décennie, loin des regards indiscrets et des flashs des photographes. C’est seulement après l’élection de 1981 que leur proximité devient un sujet d’attention médiatique, bouleversant l’équilibre fragile de cette relation jusqu’alors préservée.
Le contexte politique de 1981
L’élection de François Mitterrand marque un tournant historique en France avec la première victoire d’un président socialiste sous la Ve République. Cette période est caractérisée par une intense attention médiatique sur la vie privée du nouveau président.
Les visites du président chez la chanteuse, rue d’Orchampt dans le 18e arrondissement de Paris, témoignent d’une audace peu commune. « Il avait tous les culots François Mitterrand », raconte Orlando, « il venait chez elle et sonnait à n’importe quelle heure ». Ces rendez-vous impromptus donnent même lieu à une anecdote savoureuse : l’installation de réverbères dans la rue, initialement sombre, par des services secrets soucieux de la sécurité présidentielle.
L’engagement et la désillusion
Pour Dalida, cette relation représente plus qu’une simple histoire personnelle. La chanteuse prend le risque de s’engager politiquement pour soutenir Mitterrand, elle qui n’avait jamais pris position publiquement auparavant. Un choix courageux qui aurait pu mettre en péril sa carrière et son image auprès du public.
Le poids de l’engagement artistique
Dans les années 1980, l’engagement politique des artistes pouvait avoir des conséquences importantes sur leur carrière. Le public était particulièrement sensible aux prises de position de ses idoles, pouvant mener à des boycotts ou des pertes de popularité.
La fin de cette histoire laisse un goût amer à Orlando. L’absence de François Mitterrand aux obsèques de Dalida en mai 1987 reste une blessure jamais cicatrisée. « Je lui en ai voulu et je lui en voudrais toujours », confie-t-il, regrettant que le président n’ait pas honoré ni leur amitié ni l’engagement de sa sœur, « il n’est pas venu à la maison et il n’est pas venu à la Madeleine ».