Le sanctuaire secret et la surveillance permanente : où en sont les loups clonés ?
Les trois loups terribles clonés vivent aujourd’hui sur un site de 800 hectares, dont l’emplacement reste gardé secret, protégé par une clôture haute et une surveillance permanente. Beth Shapiro, scientifique en cheffe de Colossal, décrit leur naissance comme un moment clé : « Quand je les ai vus naître, blancs et en bonne santé, j’ai su qu’on avait réussi ». L’entreprise précise que quatre loups rouges, espèce en danger critique, ont également été clonés dans le cadre de ses projets de conservation.
Les animaux sont suivis 24h/24 via des capteurs et des caméras, tandis que les équipes étudient leur comportement et leur adaptation. Colossal Biosciences défend ce modèle de sanctuarisation contrôlée, arguant qu’il permet de tester la viabilité de ces espèces avant toute réintroduction hypothétique dans la nature. Un équilibre fragile entre protection maximale et isolement total.
La controverse environnementale : peut-on réécrire l’évolution ?
La résurrection du Canis dirus relance le débat sur les limites de la science face à la nature. Colossal Biosciences défend une « contribution à la biodiversité », citant les quatre loups rouges clonés comme preuve de son engagement envers les espèces en danger. Mais pour Christopher Preston, professeur de philosophie environnementale, « imaginer ces loups jouer un rôle écologique actif relève de la fiction ».
Dix mille ans après leur extinction, ces trois spécimens clonés posent une question vertigineuse : peut-on ressusciter une espèce sans comprendre son impact actuel ? Entre les partisans d’une science salvatrice et les détracteurs qui y voient un jeu risqué avec l’évolution, la frontière entre progrès et hubris scientifique reste plus floue que jamais. Un chiffre résume le paradoxe : 100 % de l’ADN utilisé provient du passé, mais 0 % des certitudes sur l’avenir.
