Line Renaud s’exprime avec conviction sur le droit à une fin de vie digne

Marie Q.
4 Min de lecture

À 96 ans, Line Renaud poursuit son combat avec une détermination sans faille. Lors de son passage remarqué dans l’émission « 20h30 le dimanche » sur France 2 ce 27 octobre 2024, l’icône du spectacle français a une nouvelle fois défendu avec conviction le droit à une fin de vie digne. Face à Laurent Delahousse, elle a livré un témoignage poignant sur ce sujet qui lui tient particulièrement à cœur.

Marraine de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), l’artiste n’hésite pas à prendre position publiquement sur cette question sensible qui divise encore la société française. « Lorsqu’on sait qu’il n’y a plus rien à faire, que c’est une question de mois, et que ce seront des mois dans la souffrance, dans la douleur, alors allez-y. Partez », affirme-t-elle avec force.

Une voix qui porte dans le débat public

Sans détour, Line Renaud assume pleinement sa position sur l’euthanasie, allant jusqu’à évoquer ses propres souhaits pour sa fin de vie. Elle n’hésite pas à affirmer qu’elle aurait recours à cette pratique si nécessaire, même si celle-ci n’est pas légale en France. Une prise de position courageuse qui fait écho à ses déclarations précédentes dans la presse.

Début octobre, elle confiait déjà à Ciné Télé Revue sa vision : « Mourir dans la dignité, ne serait-ce pas normal ? Si notre vie nous appartient, il doit en être de même pour notre mort ». Un message qui résonne particulièrement dans le contexte actuel du débat sur la fin de vie.


L’ADMD en bref
L’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité, créée en 1980, milite pour le droit de choisir les conditions de sa fin de vie. Elle compte plus de 70 000 adhérents en France et œuvre pour une évolution de la législation sur l’euthanasie.

Un engagement nourri par l’expérience personnelle

Le combat de Line Renaud puise ses racines dans son vécu personnel. La mort de son mari Loulou Gasté, emporté par un cancer des os après une longue bataille, et celle de sa mère Simone Renard, décédée à 94 ans des suites d’une maladie des intestins, ont profondément marqué sa vision de la fin de vie.

Ces expériences douloureuses l’ont convaincue de l’importance de garder le contrôle jusqu’au bout. « J’ose regarder la mort en face. Je ne suis pas pressée, mais je ne me dérobe pas non plus, personne ne me volera ma mort », déclare-t-elle avec la franchise qui la caractérise.

Une vision sereine de l’après

Avec la sagesse qui caractérise son grand âge, Line Renaud aborde ce sujet délicat sans tabou mais avec une touche d’humour qui lui est propre. Elle confie même avoir préparé chaque détail de ce qu’elle appelle « l’après-moi », démontrant une approche pragmatique de cette étape inéluctable de la vie.


Le débat sur la fin de vie en France
La France n’autorise actuellement que la sédation profonde et continue jusqu’au décès, dans le cadre de la loi Claeys-Leonetti. Plusieurs pays européens comme la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg ont déjà légalisé l’euthanasie active.

Ses interventions médiatiques régulières contribuent à maintenir le débat sur la fin de vie au cœur de l’actualité. Son message, empreint d’humanité et de bon sens, trouve un écho particulier auprès du public français. « Quand la vie ne devient que survie, il faut pouvoir partir à sa guise », résume-t-elle, incarnant une voix influente dans ce combat sociétal majeur.