
L’Ère Pré-#MeToo : Quand Humilier Les Femmes Faisait De L’Audience
Cette violence banalisée ne s’arrêtait pas à Lolita Pille. Linda Hardy, Lara Fabian, Vanessa Paradis, Noémie Lenoir… Toutes ont défilé sur les plateaux d’Ardisson selon le même schéma implacable. Des femmes seules face à une meute d’hommes, réduites à leur physique, leurs failles, leurs blessures.
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L’écrivaine ne mâche pas ses mots : « Les émissions d’Ardisson étaient conçues comme un porno, comme un ‘gang-bang’ symbolique. » Une mécanique rodée où l’humiliation des invitées féminines garantissait l’audience. Le samedi soir, la France regardait ces femmes se faire démolir en direct, et ça faisait rire.
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« Nous étions des femmes seules au milieu d’une meute d’hommes », résume Lolita Pille. Chroniqueurs complices, animateur impitoyable, public acquis : tout concourait à ce spectacle dégradant. Les actrices venaient promouvoir leurs films, les chanteuses leurs albums. Elles repartaient avec des blessures invisibles.
Quinze ans avant #MeToo, ce traitement systémique ne scandalisait personne. Pire : il était revendiqué comme une marque de fabrique. L’irrévérence d’Ardisson, son côté « politiquement incorrect » justifiaient tous les débordements. Dans cette époque révolue, humilier les femmes célèbres passait pour de l’humour.
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Pourtant, derrière cette violence télévisuelle, se cachait un autre homme. Un paradoxe troublant que Lolita Pille elle-même a découvert.