Dans l’ère du tout-numérique, les réseaux sociaux sont devenus un terrain de jeu incontournable pour la jeune génération. Lou Pernaut, fille du regretté journaliste Jean-Pierre Pernaut, s’est rapidement imposée comme une figure incontournable de ces plateformes. À seulement 21 ans, cette ancienne étudiante en architecture d’intérieur s’est bâtie une communauté solide, partageant son quotidien avec ses nombreux abonnés.
Cependant, derrière l’apparente insouciance des publications et des likes se cache une réalité bien plus sombre. Comme de nombreux influenceurs de sa génération, Lou Pernaut se retrouve confrontée à un phénomène aussi insidieux que destructeur : le cyberharcèlement. Face à cette vague de commentaires malveillants, la jeune femme a récemment décidé de briser le silence, révélant au grand jour les difficultés qu’elle rencontre au quotidien sur la toile.
Dans la spirale du cyberharcèlement
Le 5 septembre dernier, Lou Pernaut a pris la parole dans une vidéo poignante, les larmes aux yeux, pour dénoncer les insultes incessantes dont elle est victime. Parmi les critiques les plus récurrentes, son poids est régulièrement pointé du doigt, une situation qui finit par ébranler sa confiance en elle. « Les critiques sur mon physique, je ne veux pas y réagir. Je fais comme si ça n’était pas là. Mais, en fait, au bout de la 100e, on finit par l’entendre et c’est compliqué », confie-t-elle au micro de Rainbow Studio.
Cette avalanche de commentaires désobligeants ne se limite malheureusement pas à son apparence physique. Lou Pernaut se retrouve confrontée à une multitude de remarques blessantes, allant de simples moqueries à des attaques personnelles plus virulentes. Face à ce déferlement de haine, la jeune femme tente tant bien que mal de garder la tête haute : « Les critiques, les avis néfastes et le fait que je n’ai pas confiance en moi, je fais comme si ça n’existait pas. J’avance, parce que sinon, je n’y arriverais jamais ».
Les complexes exacerbés par la pression des réseaux
Si Lou Pernaut s’efforce de faire bonne figure, l’impact de ces attaques répétées sur son estime de soi est indéniable. Interrogée sur ses complexes, la jeune femme se livre sans fard : « J’ai une petite bouche, j’ai des petits yeux, j’ai des grandes dents, j’avais les oreilles décollées, je les ai encore un peu… J’aime pas ma tête en fait ». Plus préoccupant encore, elle avoue que son « complexe numéro un » est de faire « le triple du poids d’une Miss France », une comparaison qui en dit long sur la pression exercée par les standards de beauté véhiculés sur les réseaux sociaux.
Cette situation n’est malheureusement pas un cas isolé. De nombreux jeunes influenceurs se retrouvent confrontés à des problématiques similaires, oscillant entre la nécessité de maintenir une présence en ligne pour leur carrière et le besoin de se protéger des attaques incessantes. La difficulté à se déconnecter, couplée à l’omniprésence des réseaux sociaux dans leur vie quotidienne, rend la tâche d’autant plus ardue.
Le cyberharcèlement se définit comme un acte agressif, intentionnel, perpétré par un individu ou un groupe d’individus au moyen de formes de communication électroniques, de façon répétée à l’encontre d’une victime. Selon une étude de l’UNESCO, près d’un adolescent sur trois dans le monde a déjà été victime de cyberharcèlement, un chiffre en constante augmentation avec l’essor des réseaux sociaux.
Le rôle crucial des parents face à cette nouvelle menace
Face à cette situation préoccupante, le soutien de l’entourage s’avère primordial. Lou Pernaut a pu compter sur ses parents, Jean-Pierre Pernaut et Nathalie Marquay, pour l’épauler dans cette épreuve. Cependant, la jeune femme souligne un certain décalage générationnel dans la compréhension du problème : « J’en avais parlé avec mon père et il m’avait tout de suite dit que ce n’était rien et que ce n’était pas la vraie vie. Dans ma famille, on n’a jamais vu ça comme un gros problème ».
Cette réaction illustre la difficulté pour certains parents à appréhender pleinement l’impact du cyberharcèlement sur leurs enfants. Lou Pernaut explique : « Moi, je le vois, mais eux non parce que lorsque mes parents avaient des soucis, ça finissait généralement dans la presse et non sur TikTok, une application qu’ils ne connaissent même pas ». Sa mère, Nathalie Marquay, lui prodigue des conseils plus pragmatiques, l’encourageant à couper son téléphone, à ne pas écouter les critiques et à se distraire avec des activités apaisantes.
Vers une prise de conscience collective
Le témoignage de Lou Pernaut met en lumière un enjeu sociétal majeur : la nécessité d’une prise de conscience collective face aux dangers du cyberharcèlement. Si les réseaux sociaux offrent des opportunités inédites d’expression et de connexion, ils peuvent aussi devenir le théâtre de violences psychologiques aux conséquences dévastatrices. La jeune génération, née avec ces outils, se retrouve en première ligne face à ces nouvelles formes de harcèlement, souvent incomprises par leurs aînés.
L’histoire de Lou Pernaut soulève également la question de la responsabilité des plateformes dans la modération des contenus et la protection de leurs utilisateurs. Face à l’ampleur du phénomène, une réflexion approfondie sur les moyens de lutter efficacement contre le cyberharcèlement s’impose, impliquant aussi bien les acteurs du numérique que les pouvoirs publics et la société civile.
En France, plusieurs dispositifs existent pour venir en aide aux victimes de cyberharcèlement. Le numéro vert 3018 offre une écoute et des conseils gratuits et anonymes. L’association e-Enfance propose également un accompagnement personnalisé. Il est important de ne pas rester isolé face à cette situation et de chercher de l’aide auprès de professionnels ou de personnes de confiance.