L’usage du téléphone portable en station-service désormais sanctionné d’une amende de 135 euros

Laura P.
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Les automobilistes français devront désormais redoubler de vigilance lors de leurs arrêts en station-service. Une nouvelle mesure, entrée en vigueur ce mois-ci, vient durcir les sanctions concernant l’usage du téléphone portable près des pompes à essence. Cette pratique, pourtant courante, devient officiellement passible d’une amende de 135 euros.

Alors que de nombreux conducteurs ont pris l’habitude de consulter leur smartphone pendant qu’ils font le plein, cette nouvelle réglementation vient rappeler les risques potentiels liés à cette pratique. Les autorités françaises ont décidé de passer à la vitesse supérieure pour faire respecter une interdiction qui, bien que déjà existante, était jusqu’ici peu appliquée.

Une interdiction renforcée par des sanctions concrètes

La mesure ne se limite pas uniquement à l’utilisation active du téléphone. Elle concerne également la simple possession de l’appareil sur soi à proximité des pompes. Les forces de l’ordre sont désormais habilitées à verbaliser tout contrevenant, que le téléphone soit en cours d’utilisation ou simplement présent dans une poche.

Le périmètre d’application s’étend à l’ensemble de la zone de distribution de carburant. Les automobilistes doivent donc laisser leur téléphone dans leur véhicule avant même de s’approcher des pompes, sous peine de s’exposer à la contravention.


Que dit exactement la loi ?
L’arrêté du 15 avril 2010 impose déjà l’extinction des téléphones portables en station-service. Cette obligation doit être affichée de manière visible sur chaque appareil de distribution, soit en caractères lisibles, soit au moyen de pictogrammes.

Les raisons scientifiques derrière l’interdiction

Bien qu’aucun incident majeur n’ait été officiellement attribué à l’usage d’un téléphone en station-service, les experts de l’Ineris (Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques) soulignent l’existence d’un risque réel, même si sa probabilité reste très faible.

Le danger principal réside dans la possibilité d’un court-circuit de la batterie du téléphone, qui pourrait provoquer une étincelle. En présence de vapeurs de carburant, particulièrement lors des fortes chaleurs où la zone explosive peut s’étendre jusqu’à plusieurs dizaines de centimètres, cette situation pourrait théoriquement déclencher un incendie.

Solutions alternatives et bonnes pratiques

Face à cette interdiction renforcée, les stations-service développent des alternatives sécurisées. Certaines proposent désormais des solutions de paiement via des bornes dédiées, évitant ainsi tout recours au smartphone.

Les experts recommandent aux automobilistes de profiter de ce moment pour effectuer d’autres tâches utiles : vérifier la pression des pneus, nettoyer les vitres, ou simplement faire une pause bien méritée lors des longs trajets.


Le saviez-vous ?
Les clés de voiture avec télécommande présentent théoriquement le même type de risque que les téléphones portables. Cependant, elles ne sont pas concernées par cette interdiction car leur utilisation est nécessaire au fonctionnement du véhicule.

Un changement d’habitudes nécessaire

L’application de cette nouvelle sanction marque un tournant dans la politique de sécurité des stations-service françaises. Les autorités espèrent ainsi sensibiliser les automobilistes aux risques potentiels et modifier durablement les comportements.

Les professionnels du secteur pétrolier, représentés par l’Ufip Energies & Mobilités, soutiennent cette mesure qui s’inscrit dans une démarche plus large de modernisation des infrastructures et de renforcement de la sécurité sur les sites de distribution de carburant.