« Faire du Trump à la française » – Le nouveau credo des Jeunes RN
« Trump a montré la voie : il faut tout casser pour reconstruire », assène Cloé, 20 ans, étudiante en marketing. Comme elle, nombreux sont les militants à brandir l’exemple de l’ex-président américain. « Son America First, c’est exactement ce qu’on veut : la France d’abord, même si ça déplaît à Bruxelles », poursuit-elle, citant la gestion des dossiers ukrainien et palestinien. Un credo partagé par Samuel, 18 ans : « Les règles internationales ? Comme Trump, on s’en fiche. »
Les formations des Jeunes RN intègrent désormais des ateliers « agit-prop » inspirés des méthodes trumpistes. « On nous apprend à provoquer le buzz, pas à débattre », confie un participant sous couvert d’anonymat. Les références au « bulldozer politique » étasunien fleurissent même dans les discours officiels : « Le peuple veut un marteau, pas des tweeds », avait lancé Bardella en mars 2025. Une rhétorique qui séduit : 60 % des nouveaux adhérents RN ont moins de 25 ans.
« La loi ? On s’en fiche ! » – Quand la doctrine l’emporte sur l’État de droit
Samuel, 18 ans, ancien aspirant policier, brandit un mégaphone : « Les juges ne comprennent pas le peuple. Alors oui, on doit parfois s’exonérer des règles pour le bien commun ! » Sa déclaration résume l’état d’esprit des jeunes RN présents. Beaucoup reprennent l’argument de Marine Le Pen sur les fonds européens détournés : « C’est illégal, mais nécessaire », tranche Apolline, 16 ans.
Le mouvement assume désormais une ligne « ni légaliste ni illégaliste », selon un responsable local. « Si la justice bloque nos lois, on agira sans elle », affirme un tract distribué à la sortie. Même les plus modérés justifient la condamnation de Le Pen : « L’UE est une machine à freiner la France. Marine a bien fait de les contourner. » Seul point d’ombre : les milices citoyennes évoquées par Samuel, vite qualifiées de « maladresse » par la direction du parti.