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Marie Garel-Weiss, réalisatrice de « Sur la branche », s’éteint à 55 ans : le dernier combat de la créatrice derrière [film] dévoilé

Julie K.
6 Min de lecture

Le cinéma français perd l’une de ses voix les plus singulières dans des circonstances qui éclairent d’un jour nouveau son œuvre. Alors que Sur la branche sortait à peine en 2023, Marie Garel-Weiss s’éteint à 55 ans, laissant derrière elle trois filles et un ultime combat contre la maladie. L’hommage bouleversant de Carla Bruni révèle une amitié « lumineuse » débutée il y a quatre décennies, loin des projecteurs. Comment comprendre ce parcours fulgurant interrompu en pleine création ? Les révélations exclusives de son entourage et l’analyse de son dernier film lèvent une partie du voile.

Une disparition entourée des siens : les dernières heures de la réalisatrice

Marie Garel-Weiss s’éteint à 55 ans dans sa maison de Moëlan-sur-Mer, commune du Finistère où elle avait vu le jour. Son époux, le musicien Ferdinand Berville, confirme la nouvelle à Charente Libre dans une déclaration empreinte d’émotion : « Marie nous a quittés entourée des siens, elle est restée jusqu’au bout à la maison ». Le décès survient samedi 19 avril 2025, marquant la fin d’un combat contre un cancer du cerveau.

La réalisatrice laisse derrière elle trois filles, dont l’âge n’est pas précisé, et un mari brisé par la perte. Ce décès précoce interroge sur le décalage entre une carrière prometteuse et une maladie foudroyante. L’annonce volontairement sobre du conjoint contraste avec l’onde de choc qui traverse le milieu cinématographique.

Le choix de terminer sa vie dans sa ville natale, plutôt que dans un hôpital parisien, souligne l’attachement viscéral de l’artiste à ses racines bretonnes. Un détail qui résonne comme un ultime hommage à ses origines, alors que son dernier film Sur la branche venait tout juste de sortir.

Carla Bruni et Marie Garel-Weiss : quarante ans d’une amitié « au grand galop »

La chanteuse et ex-Première dame choisit Instagram pour un hommage déchirant à son amie disparue. « Ma Marie, tu vas me manquer », écrit-elle en légende d’une publication sobre, accompagnée d’une photo non dévoilée dans l’article. Ce message lapidaire, posté moins de 48 heures après le décès, devient instantanément viral.

Leur relation remonte à l’adolescence, comme le précise Carla Bruni : « Nous ne nous sommes jamais quittées depuis nos 18 ans ». Une déclaration qui interroge sur la capacité à maintenir une amitié indéfectible malgré deux parcours publics intenses – l’une dans les cercles du pouvoir, l’autre dans l’ombre des plateaux de tournage.

L’ancien mannequin évoque une complicité « lumineuse et immédiate », forgée bien avant leurs réussites respectives. Le paradoxe d’une amitié discrète mais résistante aux tempêtes transparaît dans la formule « nos vies, toujours au grand galop », clin d’œil à leurs carrières trépidantes. Un témoignage rare sur les amitiés artistiques hors des feux médiatiques.

De scénariste à réalisatrice : l’ascension fulgurante d’une autodidacte

Marie Garel-Weiss construit sa carrière à rebours des parcours classiques. Elle fait ses premiers pas en 2002 comme co-scénariste d’Atomik Circus, comédie culte portée par Benoît Poelvoorde et Vanessa Paradis. Neuf ans plus tard, elle signe à nouveau un scénario à quatre mains pour Propriété interdite, thriller psychologique avec Charles Berling.

Ce terreau d’écriture nourrit son passage à la réalisation dans les années 2010. Elle affine son style à travers plusieurs courts-métrages, laboratoire indispensable avant le grand saut. La Fête est finie, son premier long-métrage en 2018, marque l’aboutissement de cette maturation artistique.

Le film révèle une cinéaste capable de jongler entre satire sociale et intimisme, s’imposant comme voix singulière du cinéma d’auteur français. Ce pivot créatif intervient à 47 ans, preuve que la reconversion tardive reste possible dans un milieu souvent impitoyable pour les femmes. Une trajectoire qui force aujourd’hui l’admiration, alors que ses pairs redécouvrent la cohérence de son œuvre.

Sur la branche : ultime chef-d’œuvre et testament artistique

Marie Garel-Weiss clôt sa filmographie en 2023 avec Sur la branche, second long-métrage qui réunit un quatuor d’acteurs célèbres : Agnès Jaoui, Benoît Poelvoorde – déjà présent dans son premier scénario –, Daphné Patakia et Raphaël Quenard. Sorti seulement deux ans avant son décès, le film s’impose comme son « ultime » contribution au cinéma français.

Ce projet ambitieux contraste avec la discrétion habituelle de la réalisatrice, qui préférait l’écriture intime aux plateaux surdimensionnés. La présence de Poelvoorde crée un lien symbolique entre ses débuts de scénariste (Atomik Circus) et cette conclusion en apothéose.

Avec seulement deux longs-métrages à son actif, Marie Garel-Weiss laisse une œuvre concise mais marquante, où chaque réalisation semble répondre à une urgence créative. Le contraste entre la vitalité artistique de Sur la branche et la maladie fatale qui l’emporte deux ans plus tard ajoute une dimension tragique à son héritage cinématographique.