Le proxénète démasqué : le « petit copain » qui l’a « sauvée », vraiment ?
Derrière le statut de « petit ami » se cache en réalité un proxénète qui exploite Marine depuis 2023. « Il m’a sauvée, il est attentionné », insiste l’adolescente, lors de son retour à domicile après l’intervention policière. Une version que Lucile contredit fermement : « Elle dit que c’est son choix, mais il l’a mise sur les réseaux, il encaisse l’argent ». La brigade des mineurs confirme le mode opératoire classique : emprise affective, isolement familial et exploitation sous couvert de protection.
Les mensonges du prétendu protecteur éclatent au grand jour quand Lucile découvre les transferts d’argent et les rendez-vous fixés via son téléphone. « Il lui faisait croire qu’il l’aimait, alors qu’il la prostituait à des inconnus », dénonce-t-elle. Malgré les preuves, Marine refuse de témoigner contre lui, reproduisant le schéma des victimes sous emprise. « Je ne la jugerai jamais, mais ces hommes abusent de son corps d’enfant », conclut Lucile, évoquant l’impuissance face à ce cercle vicieux.
Deux ans de combat acharné : réinsertion impossible, espoirs et impuissance
Lucile se bat depuis 2023 pour sortir Marine de la prostitution, multipliant les démarches : réaménagement de sa chambre, recherche de baby-sitting ou de ménage, rendez-vous avec des assistantes sociales. « J’essaie de subvenir à tous ses besoins, mais les petits boulots ne payent pas assez à ses yeux », explique-t-elle, confrontée au refus de sa fille de quitter son « petit copain ».
Malgré l’échec des tentatives de réinsertion, la mère de famille refuse d’abandonner. « Un jour, elle réalisera que ces hommes ont abusé de son corps d’enfant », espère-t-elle, tout en redoutant les séquelles irréversibles. Le reportage révèle l’absence de structures adaptées pour les mineures prostituées, laissant des familles comme celle de Lucile dans une « course contre la montre » sans issue claire.
