Dans un entretien accordé à France Inter ce mardi 2 juillet, Marine Le Pen a livré sa vision de l’avenir politique du Rassemblement national. L’ancienne présidente du parti d’extrême droite a notamment évoqué la possibilité de devenir ministre dans un gouvernement dirigé par Jordan Bardella, son successeur à la tête du RN.
Alors que les résultats du premier tour des élections législatives laissent entrevoir une possible percée historique de l’extrême droite à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen se projette déjà dans l’après-scrutin. Entre ambitions pour son camp et clarifications sur son propre rôle, la députée du Pas-de-Calais a livré des déclarations qui ne manqueront pas de faire réagir dans le paysage politique français.
Le RN aux portes du pouvoir ?
Marine Le Pen n’a pas caché ses ambitions pour le Rassemblement national. Forte des résultats obtenus aux élections européennes et au premier tour des législatives, elle estime que son parti est désormais prêt à gouverner. « Nous sommes absolument compétents pour exercer le pouvoir », a-t-elle affirmé au micro de Nicolas Demorand.
Cette confiance affichée s’accompagne d’une vision claire de la composition d’un éventuel gouvernement RN. Marine Le Pen a ainsi indiqué vouloir s’appuyer sur « des gens du Rassemblement national, des alliés qui ont participé avec nous au combat électoral du premier et du deuxième tour, ainsi que des personnalités issues de la société civile ».
Une nouvelle dynamique au sein du RN
L’interview a également été l’occasion pour Marine Le Pen de mettre en lumière la nouvelle dynamique au sein du Rassemblement national. Elle a notamment souligné l’excellente entente qui règne entre elle et Jordan Bardella, son successeur à la tête du parti. « Nous sommes absolument sur la même lignée avec Jordan et en plus, personnellement, nous nous entendons remarquablement bien », a-t-elle déclaré.
La députée a également tenu à souligner l’autonomie dont jouit désormais Jordan Bardella dans la conduite du mouvement. « Depuis maintenant plus de deux ans, Jordan est totalement libre de ses prises de position, de la manière dont il mène notamment le mouvement et demain, il sera totalement libre de la manière dont il mène le gouvernement », a-t-elle assuré.
Marine Le Pen clarifie son rôle
Face aux spéculations sur son éventuel rôle de « Première ministre bis » en cas de victoire du RN aux législatives, Marine Le Pen a tenu à clarifier sa position. « Je suis très respectueuse des institutions. Je ne serai pas du tout une Première ministre bis », a-t-elle fermement déclaré.
La fille de Jean-Marie Le Pen a plutôt défini son rôle futur comme celui de « présidente du groupe majoritaire à l’Assemblée nationale ». Elle a expliqué ce choix par sa vision du fonctionnement institutionnel : « Dans un gouvernement de cohabitation, le Premier ministre tire sa légitimité directement des élections, du peuple et donc des députés que le peuple a élus. »
Un pari sur l’avenir
En évoquant ainsi la possibilité d’une victoire de l’extrême droite au second tour des élections législatives, Marine Le Pen fait un pari audacieux sur l’avenir. Elle semble convaincue que le Rassemblement national est désormais en mesure de franchir un cap décisif dans son histoire politique.
Reste à savoir si les électeurs partageront cette vision lors du scrutin de dimanche prochain. Quoi qu’il en soit, ces déclarations de Marine Le Pen marquent une nouvelle étape dans la stratégie de « normalisation » du Rassemblement national, désormais présenté comme un parti de gouvernement à part entière.
"Ce gouvernement sera complet, compétent."
Marine Le Pen affirme que le gouvernement que pourrait diriger Jordan Bardella si le RN obtient une majorité absolue est "prêt". "Je ne serai pas une Première ministre bis", ajoute-t-elle. #le710inter pic.twitter.com/i13yJ2kZSc
— France Inter (@franceinter) July 2, 2024