Marine Le Pen : l’étonnant château de Montretout, théâtre de soirées extravagantes avec célébrités, bourgeois parisiens et aristocrates

Camille C.
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Dans l’arène politique française, un nom résonne avec force depuis des années : Marine Le Pen. Figure emblématique de l’extrême droite, elle a su se tailler une place de choix au sein du paysage médiatique et électoral. Fille de Jean-Marie Le Pen, elle a repris les rênes du parti familial, aujourd’hui rebaptisé Rassemblement National, et occupe le poste de présidente du groupe à l’Assemblée Nationale.

Mais au-delà de son parcours politique, c’est son histoire personnelle qui intrigue. Issue d’une famille parisienne fortunée, Marine Le Pen a grandi dans l’ombre d’un nom déjà célèbre. Son enfance a été marquée par un événement tragique : l’attentat de la villa Poirier, qui a contraint sa famille à déménager dans l’hôtel particulier de Montretout. C’est dans ce cadre prestigieux que s’est forgée la personnalité de celle qui allait devenir l’une des figures les plus controversées de la politique française.

Le château des secrets

Pendant des décennies, le château de Montretout a été le théâtre de soirées fastueuses organisées par la famille Le Pen. Ces événements, devenus légendaires, attiraient le tout-Paris et bien au-delà. Comme le révèle Olivier Beaumont dans son ouvrage « Dans l’enfer de Montretout », ces soirées étaient un véritable phénomène social, attirant des personnalités de tous horizons.

Un proche de la famille témoigne : « Les soirées des Le Pen, c’était quelque chose tout de même. Un événement toujours très couru ». On y croisait des célébrités comme Alain Delon ou Yves Mourousi, des humoristes comme Dieudonné, des navigateurs comme Olivier de Kersauson, mais aussi des représentants de la haute société parisienne et des artistes en tous genres. Un mélange détonnant qui faisait de ces soirées des moments uniques dans le paysage mondain de l’époque.

L’art de recevoir selon les Le Pen

Jean-Marie Le Pen, patriarche de la famille, était réputé pour son sens de la fête et de la mise en scène. Les soirées à Montretout ne lésinaient pas sur les moyens : pas moins de trois orchestres animaient ces nuits mémorables. Même les invitations étaient soignées, avec des illustrations signées du célèbre dessinateur Mic Delinx. Tout était pensé pour impressionner et marquer les esprits.

Marine Le Pen n’était pas en reste. Selon Franck Timmermans, ancien membre du parti, elle « aime la fête, elle chante très bien et a même de vraies qualités de danseuse ». Il n’était pas rare de la voir terminer ces soirées « autour d’un piano à quatre heures du matin », prouvant son endurance et son goût pour les mondanités. Ces talents d’hôtesse et d’animatrice ont sans doute contribué à forger son image publique et ses compétences relationnelles, si précieuses en politique.

De Montretout à la Bretagne : l’évolution d’une femme politique

Aujourd’hui, Marine Le Pen semble avoir tourné la page des fastes de Montretout. La femme politique préfère désormais se ressourcer dans un cadre plus intime et moins ostentatoire. C’est en Bretagne, dans sa maison familiale, qu’elle choisit de passer ses moments de détente, loin des projecteurs et du tumulte parisien.

Ce changement de décor reflète peut-être une évolution personnelle et stratégique. En s’éloignant des excès et de l’image sulfureuse associée à Montretout, Marine Le Pen cherche probablement à construire une image plus sobre et plus en phase avec les préoccupations de son électorat. La Bretagne, avec ses paysages sauvages et son authenticité, offre un contraste saisissant avec les dorures du château familial, symbolisant peut-être la volonté de la politicienne de se réinventer et de se rapprocher du peuple qu’elle aspire à représenter.