Le Rassemblement national traverse une période tumultueuse. Alors que le parti de Jordan Bardella peine encore à digérer son échec cuisant aux récentes élections législatives anticipées, une nouvelle secousse vient ébranler ses fondations. Une enquête judiciaire vient d’être ouverte, jetant une ombre sur la campagne présidentielle de Marine Le Pen en 2022.
Cette investigation, qui promet d’être minutieuse, se concentre sur des soupçons de financement illégal. Un coup dur pour le parti d’extrême droite qui, malgré ses efforts pour se dédiaboliser, se retrouve à nouveau dans la tourmente judiciaire. Cette affaire pourrait bien rebattre les cartes sur l’échiquier politique français, à l’heure où le RN cherche à s’imposer comme une force d’opposition crédible.
Une enquête aux multiples facettes
L’origine de cette enquête remonte à un signalement de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Ce garde-fou de la démocratie française a relevé des irrégularités suffisamment sérieuses pour justifier l’ouverture d’une enquête préliminaire. Mais l’affaire ne s’est pas arrêtée là.
Le 2 juillet, l’enquête a pris une nouvelle dimension avec l’ouverture d’une information judiciaire. Les infractions présumées sont nombreuses et variées : prêt illégal d’une personne morale à un candidat en campagne, acceptation de ce prêt par le candidat, détournement de biens publics, escroquerie au préjudice d’une personne publique, et pour couronner le tout, faux et usage de faux. Un cocktail explosif qui pourrait avoir de lourdes conséquences pour le parti de Marine Le Pen.
Un rappel cuisant de la défaite de 2022
Cette enquête ramène inévitablement sur le devant de la scène la défaite de Marine Le Pen lors de l’élection présidentielle de 2022. Malgré une campagne acharnée et un score historique pour l’extrême droite française, la candidate du Rassemblement national n’avait pas réussi à franchir le cap fatidique des 50%.
Face à elle, Emmanuel Macron avait réussi à conserver son fauteuil présidentiel avec 58% des suffrages, laissant Marine Le Pen et ses 42% à la porte de l’Élysée. Une défaite d’autant plus amère qu’elle semblait à portée de main, et qui pourrait aujourd’hui se doubler d’un scandale financier.
Un traitement judiciaire à géométrie variable ?
Il est intéressant de noter que le Rassemblement national n’est pas le seul parti à avoir fait l’objet d’investigations suite à la campagne présidentielle de 2022. Valérie Pécresse, candidate des Républicains, avait également vu deux enquêtes ouvertes concernant le financement de sa campagne.
Cependant, contrairement à l’affaire qui touche le RN, ces enquêtes ont été classées sans suite. Une différence de traitement qui ne manquera pas d’alimenter les théories du complot et les accusations de partialité de la justice, si chères à l’extrême droite française. Reste à voir comment le parti de Jordan Bardella saura naviguer dans ces eaux troubles, entre défense juridique et communication politique.