C’est la fin d’une époque sur la Côte d’Azur. Après plus de 50 ans d’existence, le célèbre Marineland d’Antibes, plus grand parc marin d’Europe, annonce sa fermeture définitive pour le 5 janvier 2025. Une nouvelle qui ébranle le secteur du divertissement animalier et soulève de nombreuses questions sur l’avenir des parcs zoologiques en France.
Cette décision historique intervient dans un contexte de profonde mutation sociétale concernant la captivité des animaux sauvages. Alors que le parc accueillait chaque année des milliers de visiteurs venus admirer les spectacles d’orques et de dauphins, l’établissement se voit aujourd’hui contraint de mettre la clé sous la porte, victime d’une législation plus stricte et d’une évolution des mentalités.
La fin programmée des spectacles de cétacés
La fermeture du parc est directement liée à la loi du 30 novembre 2021 visant à lutter contre la maltraitance animale. Ce texte, qui entrera en vigueur en décembre 2026, interdit formellement les spectacles de cétacés en France. Une mesure fatale pour Marineland, dont 90% des visiteurs viennent précisément pour assister à ces représentations.
La loi anti-maltraitance animale en bref
Adoptée en 2021, cette loi révolutionne le rapport aux animaux sauvages en captivité. Elle interdit notamment les spectacles de dauphins et d’orques à partir de décembre 2026, ainsi que leur reproduction en captivité. Seuls les programmes de recherche scientifique autorisés pourront maintenir des cétacés.
Le défi de la relocalisation des pensionnaires
La question du devenir des animaux marins constitue aujourd’hui la préoccupation majeure. Le parc assure travailler en étroite collaboration avec les autorités compétentes pour trouver les meilleures solutions de placement, privilégiant des structures offrant des conditions optimales en termes de soins et de projets pédagogiques.
Cette problématique est d’autant plus sensible que l’établissement a récemment été marqué par plusieurs drames. Les décès successifs des orques Moana et Inouk, respectivement en octobre 2023 et mars 2024, ont particulièrement ému l’opinion publique et ravivé le débat sur les conditions de vie des cétacés en captivité.
Une succession de controverses
Le projet de transfert des deux dernières orques, Wikie et son fils Keijo, vers un parc japonais a également suscité une vive polémique. Les associations de protection animale, dont « C’est assez ! », se sont fermement opposées à ce déplacement, accusant Marineland de vouloir contourner la nouvelle législation française.
Les orques de Marineland
Wikie et Keijo sont nés en captivité à Marineland, respectivement en 2001 et 2013. Leur transfert vers le Japon a été refusé par le ministère français, arguant que les normes de bien-être animal y sont moins strictes qu’en Europe.
Un impact économique majeur
La direction de Marineland évoque une situation financière très délicate depuis la crise du Covid-19, aggravée par la perspective de l’interdiction des spectacles. Cette fermeture aura des répercussions importantes sur l’économie locale, notamment en termes d’emplois et de tourisme dans la région d’Antibes.
Cette disparition programmée du plus grand parc marin d’Europe marque un tournant décisif dans l’histoire des parcs zoologiques français, reflétant une transformation profonde de notre rapport aux animaux sauvages en captivité.