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Marseille : Ce que le scanner a découvert dans son abdomen… 2 ans après son opération

Julie K.
6 Min de lecture

Deux ans et demi après une opération de la prostate, un Marseillais découvre l’impensable dans son abdomen… Tout commence en 2022 à l’hôpital Vert Coteau, où une intervention robotisée tourne au cauchemar après une panne supposée du matériel. « On m’a shooté à la morphine pendant quatre jours », lâche le patient, sans encore connaître l’origine de ses souffrances. Ce n’est qu’aux urgences d’Aubagne que le scanner révélera l’erreur ultime, ultime chapitre d’une série d’erreurs en chaîne.

L’opération du 66e anniversaire qui a mal tourné

Le 2 janvier 2022, Gérard fête ses 66 ans sur la table d’opération de l’hôpital privé Vert Coteau à Marseille. Ce sexagénaire doit subir une vésiculo-prostatectomie radicale assistée par robot, intervention planifiée pour retirer prostate et vésicules séminales. Une procédure présentée comme routinière malgré sa complexité technique.

La chirurgie robotisée, impliquant un curage ganglionnaire minutieux, représente pourtant un défi d’une précision extrême. « Une intervention délicate, mais devenue courante« , souligne le protocole médical. Le patient, confiant, signe son consentement éclairé sans imaginer que cette journée marquera le début d’un calvaire de 30 mois.

Dans le bloc opératoire du 12e arrondissement marseillais, rien ne laisse présager le drame à venir. Les équipes médicales activent le système robotisé Da Vinci, outil chirurgical de pointe censé garantir sécurité et efficacité. Personne ne soupçonne encore la double défaillance – technique puis humaine – qui va se jouer dans les heures suivantes.

Panne de robot et cascade d’erreurs humaines

L’intervention bascule quand le système robotisé Da Vinci subit une panne inexpliquée. « Le robot serait tombé en panne. Du moins, c’est ce qu’on m’a dit« , rapporte Gérard, encore marqué par l’événement. Le chirurgien reprend alors manuellement les instruments, dans des conditions de stress accrues.

Une erreur de geste survient pendant cette transition périlleuse : une veine est sectionnée, provoquant une hémorragie massive. « Gérard a perdu 2 litres de sang« , s’indigne Françoise, sa compagne. Cet incident critique oblige les équipes à improviser une réparation vasculaire en urgence.

La double défaillance – technique puis humaine – questionne les protocoles de sécurité. Aucune explication officielle ne sera fournie au patient sur les causes exactes de la panne robotique, ni sur les circonstances précises de l’erreur chirurgicale. Un silence qui alimentera ensuite la longue quête de vérité du couple.

Quatre jours sous morphine : la descente aux enfers post-opératoire

Transféré en réanimation puis en soins intensifs, Gérard subit un traitement qui le plonge dans un état second. « On m’a shooté à la morphine pendant quatre jours, à des doses tellement fortes que je devenais fou« , témoigne-t-il, les traits encore marqués par ce souvenir. Les équipes médicales tentent de juguler la douleur post-opératoire par des injections massives d’analgésiques.

L’effet paradoxal du traitement devient rapidement manifeste : le patient développe des troubles psychiques aigus. Françoise, sa compagne, décrit des scènes insoutenables : « Les griffures qu’il s’infligeait« , murmure-t-elle en évoquant les stigmates visibles sur son corps. Une surveillance constante s’impose pour éviter qu’il ne se blesse gravement.

Ces quatre jours d’acharnement thérapeutique laissent des séquelles autant physiques que psychologiques. Le protocole de gestion de la douleur, censé soulager, transforme la convalescence en une épreuve traumatisante. Une phase critique qui retarde le retour à domicile et annonce déjà les complications à venir.

Le scanner qui révèle l’impensable après deux ans de calvaire

De retour dans son domicile marseillais, Gérard affronte des douleurs abdominales croissantes et une fièvre persistante pendant 15 jours. Malgré les antalgiques, son état se dégrade au point de nécessiter un transfert urgent aux urgences d’Aubagne, à 30 km de Marseille.

Le scanner pratiqué en urgence livre enfin une explication glaçante : les images révèlent clairement un objet métallique oublié dans la cavité abdominale. « On découvre pourquoi Gérard souffre le martyre« , résume le compte-rendu médical. Cette découverte tardive – près de 30 mois après l’opération – interroge les procédures de contrôle post-opératoires.

L’absence de suivi approfondi par l’établissement d’origine apparaît au grand jour. Françoise, bouleversée, s’interroge : « Comment est-ce possible qu’on n’ait rien vu avant ?« . Cette révélation marque le début d’une nouvelle bataille pour le couple, déterminé à obtenir des comptes sur cette erreur médicale en chaîne.