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Marseille : Sous bracelet électronique, elle livre son fils incarcéré… L’erreur administrative qui a tout changé !

Julie K.
5 Min de lecture

Sous surveillance électronique mais toujours dans l’illégalité… Une mère de famille marseillaise tente de livrer son fils incarcéré alors qu’elle purge une peine judiciaire. Le système croit tout contrôler, jusqu’à ce qu’un “détournement stupéfiant” selon le procureur éclate au grand jour. Mais une faille administrative insoupçonnée va retourner le cours de l’affaire. Ce que la justice n’avait pas anticipé…

Une mère sous surveillance électronique passe à l’acte

Le 9 avril 2024, Anissa L. commet l’impensable : sous bracelet électronique, cette mère de huit enfants tente de transmettre un pochon de cannabis à son fils de 17 ans lors d’un parloir en établissement pénitentiaire pour mineurs. Un acte d’autant plus risqué qu’elle purge déjà une peine de détention à domicile.

Pourtant surveillée par la justice, la quadragénaire contourne le contrôle judiciaire. « C’est une erreur de plume qui a sauvé Anissa L. », révèle l’article source, annonçant déjà le rebondissement à venir. Son casier judiciaire chargé – multiples condamnations pour escroquerie et trafic de stupéfiants – aurait dû la dissuader.

La situation familiale ajoute au drame : trois de ses enfants ont été placés lors de sa dernière incarcération. Un détail qui pèsera dans sa défense émouvante devant les juges, mais ne suffira pas à empêcher les réquisitions du parquet.

Une machination familiale déjouée

Les enquêteurs découvrent un schéma criminel bien rodé. Anissa L., déjà condamnée à plusieurs reprises pour escroquerie et trafic de stupéfiants, aurait tenté de manipuler la petite amie de 16 ans de son fils. Objectif : faire endosser la responsabilité du délit à l’adolescente.

Preuve à l’appui, les policiers retrouvent dans son téléphone un SMS explicite : « Merci ma belle tu es la meilleure belle-fille, ne change pas de version et ça ira ! ». Une stratégie qui fonctionne dans un premier temps – la jeune fille assume toute la faute devant les surveillants – mais s’effondre lors de l’audition finale.

L’adolescente craque sous la pression des interrogatoires, révélant le vrai commanditaire de l’opération. Ce jeu dangereux illustre les méthodes d’Anissa L., décrite par le procureur comme ayant « un ancrage profond dans la délinquance ».

Un plaidoyer déchirant au tribunal

Devant les juges du tribunal correctionnel de Marseille, Anissa L. opère un recentrage émotionnel. « Je tenais à m’excuser… En garde à vue, je me suis retrouvée prise dans le mensonge de départ », lâche-t-elle, reconnaissant partiellement les faits. Sa version ? Elle affirme avoir cru transporter du simple tabac, amené devant l’EPM dix minutes avant le parloir.

La prévenue invoque la pression exercée sur son fils détenu : « S’il n’avait pas ça, il se ferait frapper ». Un argument qui se heurte à son profil : mère de huit enfants dont trois placés, elle cumule condamnations et activités nocturnes en soins palliatifs à domicile.

Dans le box, son discours mêle contrition et calcul : « Je respecte les obligations de mon bracelet », assure-t-elle, tandis que le procureur relève une « volonté de fuir ses responsabilités ». Une dualité qui résume tout le paradoxe de sa défense.

La justice déjouée par une faille inattendue

Le procureur Bertrand Gauthier requiert 12 mois de prison ferme, évoquant « un ancrage profond et ancien dans la délinquance ». Un réquisitoire implacable qui semblait sceller le sort d’Anissa L., jusqu’à l’intervention surprise de son avocate.

Me Cynthia Clément brandit une erreur de procédure : une date inexacte sur le document de renvoi devant le tribunal, à « deux jours près ». Ce vice formel entraîne automatiquement la relaxe, malgré l’évidence des charges retenues.

Ironie du système judiciaire : c’est une simple erreur administrative qui libère la prévenue, là où son casier judiciaire chargé aurait dû garantir une condamnation. Anissa L. ressort libre du tribunal, illustrant avec éclat les failles parfois imprévisibles de la machinerie judiciaire.