Mensonge sur le CV : quelles sont les sanctions légales encourues ?

Laura P.
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Dans un marché du travail de plus en plus compétitif, la tentation d’embellir son CV peut être forte. Selon la dernière étude du Florian Mantione Institut, 65% des curriculum vitae contiennent des informations mensongères. Un chiffre alarmant qui révèle l’ampleur d’une pratique risquée, particulièrement répandue chez les jeunes diplômés et les seniors en recherche d’emploi.

Face à cette réalité, les employeurs et les institutions judiciaires renforcent leur vigilance. Si certaines omissions ou exagérations peuvent sembler anodines, les conséquences d’un mensonge découvert sur un CV peuvent s’avérer désastreuses pour une carrière professionnelle, allant du simple licenciement jusqu’aux poursuites pénales dans les cas les plus graves.

Le CV sous la loupe de la loi

Bien que le Code du travail ne mentionne pas explicitement le mensonge sur CV, il impose un devoir de loyauté et de bonne foi dès la phase de recrutement. Le candidat s’engage ainsi à fournir des informations véridiques, particulièrement sur les éléments déterminants pour le poste visé, comme les diplômes, les compétences ou les expériences professionnelles.

Les recruteurs disposent aujourd’hui d’un arsenal de moyens pour vérifier les informations communiquées. Avec l’autorisation du candidat, ils peuvent contacter les anciens employeurs ou les établissements de formation pour authentifier les références mentionnées.


Bon à savoir : La vérification des CV par les recruteurs
Seul un employeur sur trois vérifie systématiquement les informations présentes sur les CV reçus. Cette situation, bien que préoccupante, n’exonère pas les candidats de leur responsabilité en cas de découverte ultérieure d’un mensonge.

Des sanctions graduées selon la gravité

En cas de découverte d’un mensonge, l’employeur dispose de plusieurs options. Pour les cas les moins graves, comme l’omission d’une période de chômage, un simple avertissement peut être émis. Cependant, pour des mensonges substantiels, l’annulation pure et simple du contrat de travail peut être prononcée, privant le salarié de toute indemnité.

Le licenciement pour faute grave constitue une autre sanction possible, particulièrement lorsque le mensonge porte sur des éléments essentiels ayant motivé l’embauche. L’employeur doit alors démontrer que la tromperie a joué un rôle déterminant dans sa décision de recrutement.

La menace pénale, une épée de Damoclès

Dans les professions réglementées comme la santé, la justice ou l’expertise comptable, mentir sur ses qualifications peut mener à des poursuites pénales pour faux et usage de faux. Les sanctions peuvent atteindre 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende, conformément à l’article 441-1 du Code pénal.


Focus sur les professions réglementées
Ces métiers nécessitent obligatoirement des diplômes ou certifications spécifiques pour être exercés légalement. Toute personne prétendant posséder ces qualifications alors qu’elle ne les a pas s’expose à des poursuites judiciaires, indépendamment des sanctions professionnelles.

L’impact durable sur la carrière

Au-delà des sanctions immédiates, un mensonge découvert sur un CV peut avoir des répercussions à long terme sur une carrière. La réputation professionnelle, particulièrement dans les secteurs spécialisés où les réseaux sont étroits, peut être durablement affectée.

Les candidats démasqués risquent de voir leur nom figurer sur des listes noires informelles, compliquant significativement leur recherche d’emploi future. Dans certains cas, un changement complet de secteur d’activité peut s’avérer nécessaire pour retrouver une opportunité professionnelle.