Du Guinness World Record à l’automutilation extrême
En 2022, Michel Praddo entrait dans l’histoire en décrochant un Guinness World Record pour ses 18 implants crâniens simulant des cornes démoniaques. Un titre qui légitimait alors ses modifications corporelles comme « performance artistique ». Mais avec 60 interventions à son actif, dont l’amputation récente, la frontière entre art et autodestruction s’effrite.
Des chirurgiens spécialisés, interrogés sous anonymat, alertent sur les risques : « Retirer des doigts sains n’a aucun motif médical. C’est une mutilation que nous refuserions en contexte traditionnel ». Pourtant, l’homme semble inarrêtable : ses stories géolocalisées en Équateur laissent présager une nouvelle transformation, probablement liée à sa peau tatouée à 85 %. « Son cas pose la question de l’encadrement éthique des body artists extrêmes », souligne un médecin.
Jusqu’où pousser la transformation corporelle ?
Le cas de Michel Praddo relance le débat sur les limites de l’auto-détermination corporelle. Alors que l’Association médicale brésilienne condamne ses actes d’« automutilation à visée spectaculaire », les défenseurs des body modifications extrêmes invoquent la liberté individuelle : « Son corps, son choix. Il assume les conséquences », argue un militant sur Twitter/X.
Rien ne semble stopper l’artiste, désormais en Équateur selon ses publications. « Je sacrifierais mes dix doigts pour être entier », affirme-t-il le 5 mars, répondant aux critiques. Entre soutiens fascinés et détracteurs horrifiés, sa quête interroge : peut-on légitimer une amputation sans condition médicale grave au nom de l’art ? Son record Guinness 2022, perçu comme un encouragement, contraste désormais avec son statut d’« homme à ne pas imiter », selon plusieurs chirurgiens.