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Michel Polnareff face à son passé : son aveu choc sur son père et la promesse faite à son fils « Avec lui, je n’ai jamais… »

Julie K.
6 Min de lecture

À 80 ans, Michel Polnareff fait son retour sur scène, masquant à peine les cicatrices d’une vie où l’exil et les scandales ont croisé la ceinture d’un père tyrannique. Derrière ses légendaires lunettes blanches, l’artiste lève enfin le voile sur ce qui a façonné son mystère… jusqu’à cette nuit où un accouchement improvisé dans une baignoire a réécrit son destin. Comment le chanteur a-t-il transformé ses blessures d’enfant en promesse paternelle ? Ce que révèle son aveu glaçant sur l’éducation reçue, loin des projecteurs.

L’enfer d’une enfance volée : coups de ceinture et piano forcé

Michel Polnareff porte encore les stigmates d’une jeunesse brisée par un père tyrannique. À 3 ans à peine, l’artiste subit déjà 8 à 10 heures de piano quotidiennes, sous la menace permanente d’une ceinture. « Dès que je faisais une fausse note, c’était la fessée avec la boucle », confie-t-il, dévoilant des séances de torture où il se sentait « battu à mort ».

L’obsession paternelle transforme son enfance en compétition permanente. « Quand j’étais second, c’était un enfer », lâche le chanteur, contraint d’exceller dans chaque concours. Une pression qui explose à l’adolescence : il fuit le domicile familial pour échapper à cette violence, dormant dans les rues de Paris tout en chantant pour survivre.

Malgré les années, Michel Polnareff évoque ce passé avec une surprenante sérénité. « Je lui ai pardonné, c’était important pour moi », précise-t-il, sans pourtant occulter l’empreinte indélébile de ces coups. Une douleur qui alimentera plus tard sa révolte artistique… et sa vision de la paternité.

Du trottoir parisien à l’Olympia : ascension et scandales

La rue devient son refuge et tremplin. Après sa fuite familiale, Michel Polnareff chante devant les cafés parisiens, dormant à la belle étoile entre deux séances de manche. Son talent brut le propulse rapidement : il assure en 1966 la première partie des Beach Boys et de Dalida, prélude à une consécration fulgurante.

En 1972, l’Olympia découvre un artiste qui bouscule les conventions. Sa campagne promotionnelle aux fesses nues fait scandale, lui valant une condamnation pour attentat à la pudeur. « Je voulais faire le buzz, c’était une blague prise au premier degré », plaide-t-il aujourd’hui, révélant le goût de la provocation qui marquera toute sa carrière.

Ces années fastes cachent pourtant une vulnérabilité. « Si on n’a pas peur, ça veut dire qu’on est un imbécile ! », confie le chanteur, avouant un trac permanent malgré les ovations. Une angoisse qui ne l’empêche pas de cultiver son image d’artiste insaisissable, prêt à disparaître pour mieux renaître.

Père à 66 ans : l’accouchement dans la baignoire qui a tout changé

À 66 ans, Michel Polnareff vit un scénario improbable : c’est lui qui met au monde son fils Louka dans la baignoire familiale, sans assistance médicale. « Je n’étais pas du tout prêt », reconnaît l’artiste, décrivant cette nuit de 2011 où sa femme Danyellah perd les eaux vers 3h du matin. Paniqué, il propose d’abord… un Alka-Seltzer pour calmer ses contractions.

L’urgence transforme le chanteur en sage-femme improvisé. « J’ai rempli la baignoire et il est sorti de sa mère dans de bonnes conditions », raconte-t-il, soulagé. Un épisode fondateur qui scelle sa promesse : offrir à Louka, 14 ans aujourd’hui, une enfance aux antipodes de la sienne.

« Je n’ai jamais, jamais, jamais levé la main sur lui », martèle-t-il, la voix tremblante d’émotion. Un vœu tenu malgré les démons du passé, prouvant que la tendresse peut naître des pires traumatismes. Sa plus grande fierté ? Voir son fils « adorer » la vie là où lui n’a connu que discipline et coups de ceinture.

L’éternel enfant : sagesse espiègle et visions de l’au-delà

Michel Polnareff cultive une philosophie de vie où l’insouciance juvenile le dispute à une lucidité sans fard. « On ne perd jamais son âme d’enfant, on joue à l’adulte », affirme-t-il, résumant sa conviction que la maturité n’efface pas la fantaisie originelle. Une pensée qu’il chante dans ses textes, comparant les adultes à « des enfants nés depuis longtemps ».

L’artiste esquisse même un projet posthume pour préserver cette âme : se faire congeler dans de l’azote après sa mort. « Pourquoi pas ? L’âme ne disparaît jamais, on parle juste de l’enveloppe », explique-t-il, entre mysticisme et pragmatisme. Quant au paradis, il botte en touche avec son humour habituel : « Je suis sous contrat ! », lance-t-il en éclatant de rire.

À 80 ans, celui qui avoue encore « avoir toujours le trac » incarne mieux que jamais cet équilibre entre gravité et légèreté. Preuve que même les cicatrices d’une vie tumultueuse ne parviennent pas à entamer sa capacité à jouer avec les apparences… et les mystères de l’existence.