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Mort d’Émile : Presque plus aucun doute, cet objet massif saisi sur les lieux qui désigne un coupable

Julie K.
7 Min de lecture

Les enquêteurs de la « cellule Émile » retournent ce jeudi 13 mars 2025 sur les lieux de la disparition du petit Émile, dans le hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), armés d’une conviction renforcée : la piste criminelle se précise. Vingt mois après la disparition tragique de l’enfant, ils saisissent une imposante jardinière en bois près de la chapelle, élément-clé d’une enquête désormais orientée vers « l’intervention humaine ». Le parquet confirme l’abandon de l’hypothèse accidentelle, tandis que des analyses scientifiques et de nouvelles auditions s’organisent. En toile de fond, la famille, qui a enterré Émile en février, attend toujours la vérité.

L’énorme jardinière en bois – Le nouvel élément qui relance l’enquête

Une jardinière en bois de grande taille, située près de la chapelle du Haut-Vernet, a été saisie ce 13 mars 2025 par la section de recherches de Marseille. Mesurant 1,80 mètre de long sur 0,80 mètre de large, cet objet avait initialement été installé pour empêcher le stationnement des véhicules devant l’édifice religieux. Les enquêteurs l’ont vidée de son rosier avant de l’emporter, convaincus qu’elle pourrait contenir des indices liés à la disparition d’Émile survenue le 8 juillet 2023.

Les expertises en cours visent notamment à détecter d’éventuelles traces biologiques ou des résidus de manipulation. Bien que les objectifs précis de ces analyses restent confidentiels, le parquet d’Aix-en-Provence confirme que cet élément matériel a motivé le retour des forces de l’ordre sur les lieux, près d’un an après la découverte du crâne de l’enfant par une randonneuse. Une source proche du dossier évoque des « convergences troublantes » entre cette saisie et les récentes auditions.

« Quasiment plus aucun doute » – Le tournant des déclarations officielles

Le parquet d’Aix-en-Provence franchit un cap en confirmant ouvertement la piste criminelle. « Qu’il y ait un auteur, cela ne fait quasiment plus aucun doute », insiste une source judiciaire à BFM DICI. Jean-Luc Blachon, procureur de la République, rappelle toutefois qu’aucune garde à vue n’a été effectuée à ce stade, tout en actant l’abandon progressif de l’hypothèse accidentelle.

Les éléments recueillis depuis la découverte du crâne d’Émile le 30 mars 2024 rendent « impossible » un scénario naturel selon les enquêteurs. La configuration des lieux, la localisation des restes et la durée de la disparition plaident pour une « intervention humaine », volontaire ou non. Les auditions à venir des premiers gendarmes arrivés sur place doivent éclaircir les contradictions persistantes dans les témoignages initiaux.

La jardinière et la clé de la chapelle : deux pièces à conviction majeures

Outre la jardinière, les enquêteurs ont récupéré l’une des deux clés permettant d’accéder à la chapelle du Haut-Vernet. L’autre exemplaire est conservé par la mairie, un détail qui a permis aux forces de l’ordre d’inspecter l’intérieur du bâtiment durant la soirée du 13 mars. Cette double saisie suggère un accès contrôlé aux lieux, renforçant l’idée d’un scénario impliquant une connaissance précise du terrain.

La position stratégique de la jardinière — barrière anti-stationnement devenue potentiel outil criminel — suscite des interrogations. Les hypothèses incluent une éventuelle manipulation de l’objet pour déplacer le corps ou dissimuler des indices. Les traces de roues ou d’outils sur le bois, ainsi que d’éventuelles matières organiques, font l’objet d’analyses poussées. L’absence de témoignages concordants sur l’état initial de la chapelle ajoute au mystère.

Prochaines étapes : expertises ADN et auditions clés

Les expertises scientifiques sur la jardinière et la clé de la chapelle sont désormais prioritaires. Les chercheurs du laboratoire de la section de recherches de Marseille traquent des traces ADN, des empreintes digitales ou des résidus de textile qui pourraient relier l’objet à un individu. Les premiers résultats, attendus d’ici fin mars 2025, détermineront la suite des investigations.

En parallèle, les auditions des gendarmes ayant participé aux recherches initiales en juillet 2023 sont programmées dans les prochains jours. L’objectif : recouper leurs déclarations avec les éléments matériels récoltés, notamment sur l’état des lieux dans les heures suivant la disparition. Une source judiciaire évoque également l’audition possible de nouveaux témoins, dont des habitants du hameau récemment identifiés.

La famille d’Émile entre deuil et attente de vérité

Les proches d’Émile Soleil ont organisé ses obsèques le 8 février 2025 en la basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var), sans pour autant tourner la page. « Ils vivent un double combat : faire leur deuil et attendre que la justice établisse les faits », confie un proche à BFMTV. La famille suit attentivement les développements de l’enquête, tout en évitant les déclarations publiques.

L’opinion publique, mobilisée depuis juillet 2023, exige désormais une résolution de l’affaire. Des collectifs citoyens et des pétitions réclament la transparence sur l’avancée des investigations. Cette pression sociale pèse sur les autorités judiciaires, qui doivent concilier rigueur scientifique et urgence médiatique, vingt mois après une disparition devenue enquête criminelle.