Le Vatican boucle les préparatifs pour les adieux historiques du pape François, mais un détail protocolaire inattendu attire déjà l’attention. Alors que les cloches de Notre-Dame sonnent 88 fois, une question plane sur les derniers jours du souverain pontife, hospitalisé cinq semaines avant sa mort. De Lille à Jérusalem, des messes exceptionnelles s’organisent tandis que des dirigeants du monde entier s’approprient son héritage. Ce que le Saint-Siège a décidé pour mercredi révèle une partie de l’histoire – mais pas toute.
Le Vatican dévoile le protocole des adieux
Le Saint-Siège active immédiatement son plan protocolaire après l’annonce du décès. Dès mercredi, le corps du pape François sera exposé dans la basilique Saint-Pierre, selon un communiqué officiel. Une décision qui anticipe l’afflux prévisible de fidèles venus du monde entier.
Ce lundi soir à 20h, un rituel crucial se déroulera dans l’intimité de la chapelle Sainte-Marthe. Le cardinal Kevin Joseph Farrell supervisera personnellement la « déposition du corps dans le cercueil », selon les termes exacts du Vatican. Un moment clé précédant les hommages publics.
Les funérailles, organisées entre le 4e et 6e jour suivant le décès, mobilisent déjà les services du Vatican. Ce calendrier serré permet de respecter la tradition tout en préparant le conclave pour élire le successeur. Une course contre la montre débutée dès l’annonce du décès à 7h35 ce matin.
Les dernières heures et l’état de santé du souverain pontife
Le pape François s’éteint à 88 ans dans ses appartements de la résidence Sainte-Marthe, où il vivait depuis 2013. Son état de santé déclinant ne laissait guère de doute : une hospitalisation de cinq semaines début 2025 pour double pneumonie et insuffisance rénale avait déjà alerté sur sa vulnérabilité.
Sa dernière apparition publique, la veille de sa mort, marque les esprits. Dimanche de Pâques, il bénit les fidèles place Saint-Pierre depuis son fauteuil roulant, « sans canules nasales à oxygène » malgré une convalescence récente. Un ultime effort pour maintenir le lien avec les croyants.
Le Saint-Siège promet des précisions sur les causes du décès « probablement » ce lundi soir, après la constatation officielle à 18h. Cette annanche vient clore un long feuilleton médical débuté par son hospitalisation à l’hôpital Gemelli de Rome le 14 février dernier.
Une onde de choc internationale
L’Argentine décrète sept jours de deuil national pour son pape natif, tandis que l’Espagne observe trois jours de recueillement officiel. Les réactions politiques transcendent les clivages : Vladimir Poutine salue un « défenseur constant de l’humanisme », pendant que Volodymyr Zelensky rappelle ses prières pour la paix en Ukraine.
Le dialogue interreligieux prend une dimension symbolique avec l’hommage du Dalaï-Lama. Depuis son exil indien, le leader bouddhiste souligne : « Le meilleur hommage […] est de servir les autres où que nous soyons ». Même Recep Tayyip Erdogan, président turc, insiste sur son rôle dans les « tragédies humanitaires » comme le conflit à Gaza.
Le Vatican reporte un événement majeur : la canonisation de Carlo Acutis, prévue dimanche. Une décision protocolaire qui souligne l’ampleur des préparatifs funéraires, tout en préservant la mémoire du « cyber-apôtre » mort à 15 ans.
Les hommages français : des cloches de Notre-Dame aux messes en région
Paris rend un hommage numérique poignant : les cloches de Notre-Dame sonnent 88 fois, une fois par année de vie du défunt pontife. Dans la capitale, deux messes sont programmées dès midi, tandis que Lille et Marseille organisent des cérémonies exceptionnelles ce lundi soir.
La classe politique française témoigne d’une rare unanimité. Emmanuel Macron salue « un homme qui s’est battu pour plus de justice », pendant que Laurent Wauquiez (LR) évoque « la joie de Pâques mêlée à la tristesse de l’adieu ». La gauche insiste sur son engagement pour les plus pauvres, Olivier Faure (PS) mentionnant son « combat contre les dominations ».
Devant Notre-Dame, une fidèle résume l’émotion populaire : « Il a essayé de donner une image plus humble de l’Église ». La Conférence des évêques synthétise cet héritage en rappelant son appel à « prendre en compte les besoins des personnes pauvres en priorité », une ligne directrice de son pontificat.