Un cri étouffé dans les toilettes publiques du Vieux-Doulon… Ce lundi 21 avril, un nouveau-né est découvert face contre le lavabo, en hypothermie sévère. Alors que le SAMU parvient à le sauver in extremis, une enquête pour tentative d’homicide ouvre des questions troublantes. Comment un nourrisson a-t-il pu se retrouver seul dans ce lieu insolite ? Et pourquoi le parquet de Nantes évoque-t-il un scénario criminel là où d’autres verraient un abandon ?
La découverte qui a bouleversé Nantes
Le 21 avril 2024, des usagers des toilettes publiques du quartier du Vieux-Doulon font une macabre découverte : un nouveau-né gît face contre le lavabo, en état d’hypothermie. Les secours alertés sur place constatent que l’enfant vient « à l’évidence de naître », selon les termes d’Antoine Leroy, procureur de la République de Nantes.
La scène se déroule dans un lieu improbable – des sanitaires municipaux fréquentés quotidiennement. Le nourrisson est retrouvé sans surveillance, dans un état critique nécessitant une prise en charge d’urgence par le SAMU.
L’enquête pénale ouverte dès le lendemain introduit une dimension judiciaire inattendue : le parquet retient immédiatement le chef de « tentative d’homicide ». Une qualification rare pour ce type de découverte, qui interroge sur les circonstances exactes entourant l’abandon du bébé.
L’intervention du SAMU : une course contre la montre
L’état du nourrisson, « face contre le lavabo » lors de sa découverte, déclenche une intervention d’urgence. Les équipes du SAMU constatent une hypothermie sévère nécessitant une stabilisation immédiate – premier facteur de risque pour les nouveau-nés en milieu hostile.
Le protocole médical s’enclenche en moins de 20 minutes : réchauffement passif, monitorage cardiaque et transfert vers un service de néonatalogie. Une rapidité décisive qui permet au bébé de retrouver un pronostic vital non engagé selon les dernières informations.
Cette réussite des secours n’efface pas les questions sur la durée d’exposition du nourrisson. Les enquêteurs tentent de déterminer combien de temps l’enfant est resté sans soins dans ces toilettes publiques avant d’être repéré par des passants.
Enquête pour tentative d’homicide : ce que l’on sait
Le parquet de Nantes ouvre une enquête pénale dès le 22 avril, retenant le chef de « tentative d’homicide ». Une qualification juridique lourde confirmée par le procureur Antoine Leroy : « Une enquête pénale pour tentative d’homicide a été ouverte », souligne-t-il sans ambiguïté.
Ce choix judiciaire surprend certains observateurs, l’abandon de nouveau-né relevant habituellement d’autres dispositions légales. Les enquêteurs cherchent à établir si des actes intentionnels ont menacé la vie de l’enfant, au-delà du simple délaissement.
La piste maternelle devient centrale. Des analyses ADN et l’examen des vidéos de surveillance du secteur sont en cours. Le parquet lance parallèlement un appel à témoins ciblant « toute personne ayant des informations sur ce dossier », notamment sur l’identité de la mère.
Les mystères non élucidés
L’enquête bute sur plusieurs zones d’ombre. Aucun témoin n’a pour l’instant signalé avoir vu une femme enceinte aux abords des toilettes publiques du Vieux-Doulon dans les heures précédant la découverte. Les motivations de l’abandon – détresse sociale, accouchement clandestin ou acte prémédité – restent inconnues.
Les enquêteurs analysent les relevés de téléphonie mobile autour du secteur et les données des caméras municipales. Une procédure complexe, le quartier étant décrit comme « modérément fréquenté » en journée par les riverains.
Le parquet maintient son appel à contributions : « toute personne ayant des informations sur ce dossier » peut contacter les services compétents. Une formulation large qui inclut aussi bien d’éventuels proches de la mère que des usagers anonymes des toilettes publiques ce jour-là.
