Le témoignage de Than-Tuyen prend une tournure encore plus saisissante lorsqu’il évoque les douze premiers jours de sa vie. « Pendant douze jours, ils ont navigué à vue, sans savoir où ils pouvaient aller, sans être recueillis », raconte-t-il. Cette période de flottement, où la vie et la mort se côtoient de près, illustre de manière poignante le destin incertain des réfugiés en mer.
Le nouveau-né, privé de lait maternel, a survécu dans des conditions extrêmes. « J’ai vécu douze jours sans manger », révèle Than-Tuyen, soulignant la fragilité de sa survie et le miracle que représente son existence aujourd’hui. Ce n’est qu’au bout de ces douze jours d’errance que le salut est arrivé sous la forme d’un navire américain, offrant enfin au nourrisson sa « première goutte de lait ».
Un nouveau départ et l’espoir d’une vie meilleure
Le sauvetage par le bateau américain marque un tournant dans l’odyssée de la famille de Than-Tuyen. Déposés aux Philippines, l’île la plus proche, ils y trouvent un premier refuge. Le frère de Than-Tuyen, présent dans le public de l’émission, apporte un éclairage supplémentaire sur cette période cruciale : « Quand on a été sauvé par le bateau américain, l’île la plus proche, c’était les Philippines, ils nous ont déposés là-bas. On a pu le déposer à l’hôpital pour qu’ils prennent soin de lui. »
La décision de venir en France, plutôt qu’en Australie comme initialement envisagé, est motivée par la présence de membres de leur famille déjà installés dans l’Hexagone. Ce choix illustre l’importance des liens familiaux dans le parcours des réfugiés et la façon dont les diasporas se construisent à travers le monde.