Alors que Netflix continue d’enrichir son catalogue de pépites internationales, le film norvégien Numéro 24 s’impose comme la révélation de ce début d’année 2025. Dévoilé le 1er janvier sur la plateforme, ce long-métrage bouleversant se hisse déjà à la deuxième place du Top 10 des films les plus visionnés, captivant les spectateurs par son récit poignant sur l’un des plus grands héros de la Résistance norvégienne.
L’histoire vraie de Gunnar Sønsteby, figure emblématique de la lutte contre l’occupation nazie en Norvège, trouve enfin un écho international grâce à cette adaptation cinématographique aussi puissante qu’émouvante. Le film nous plonge dans les méandres de la mémoire d’un homme ordinaire devenu une légende, dont le courage et les sacrifices ont marqué l’histoire de son pays.
Le destin extraordinaire d’un résistant d’exception
Né en 1918 à Rjukan, Gunnar Sønsteby n’avait que 21 ans lorsque la Norvège fut envahie par l’Allemagne nazie. Simple étudiant en sciences économiques, rien ne le prédestinait à devenir l’un des piliers de la Résistance norvégienne. Pourtant, ce jeune homme ordinaire allait rapidement se révéler comme un stratège hors pair dans la lutte clandestine.
Sous le nom de code « Agent 24 », Sønsteby prend les rênes du légendaire « Gang d’Oslo », orchestrant des opérations de sabotage qui marqueront l’histoire de la Résistance. Parmi ses faits d’armes les plus notables figure la destruction des archives du Bureau du travail forcé d’Oslo, un acte qui permit de sauver de nombreux jeunes Norvégiens d’une mobilisation forcée sur le front de l’Est.
Le Gang d’Oslo : une unité d’élite de la Résistance
Groupe de résistants norvégiens créé pendant la Seconde Guerre mondiale, le Gang d’Oslo était spécialisé dans les opérations de sabotage contre l’occupant nazi. Leurs actions ont significativement perturbé l’effort de guerre allemand en Norvège.
Les cinq tiroirs de la mémoire : entre héroïsme et traumatisme
Le film tire sa force émotionnelle d’une métaphore saisissante : les cinq tiroirs mentaux dans lesquels Sønsteby a compartimenté ses souvenirs de guerre. Les trois premiers, fréquemment ouverts, contiennent les souvenirs quotidiens. Le quatrième, rarement consulté, renferme les moments plus intimes. Mais c’est le cinquième tiroir, fermé à double tour depuis la libération en 1945, qui constitue le cœur dramatique du récit.
Cette organisation mentale, qui lui a permis de mener une vie prospère d’homme d’affaires après la guerre, se trouve bouleversée lors d’une confrontation émouvante avec la descendante d’un ancien camarade. Ce moment crucial du film révèle toute la complexité du personnage et le poids des décisions prises en temps de guerre.
Un héritage complexe porté à l’écran
Numéro 24 excelle particulièrement dans sa façon de montrer la dualité entre l’héroïsme public et les tourments intérieurs. Sønsteby, l’homme aux multiples décorations – dont la prestigieuse Distinguished Service Order britannique et la Medal of Freedom américaine – apparaît aussi comme un être humain confronté à ses choix passés.
Les distinctions de Gunnar Sønsteby
Premier non-américain à recevoir la United States Special Operations Command Medal en 2008, Sønsteby reste à ce jour le citoyen norvégien le plus décoré de l’histoire. Ses nombreuses distinctions témoignent de l’importance de son rôle dans la libération de la Norvège.
La scène finale, où le vieux résistant s’entretient avec une jeune étudiante dans les années 2000, cristallise toute la puissance émotionnelle du film. Ce moment de confession, où le héros national doit puiser dans ses souvenirs les plus douloureux, offre une réflexion profonde sur le prix de l’héroïsme et l’importance de la transmission mémorielle.