Ce samedi 24 août 2024, le monde du cinéma français retient son souffle alors que les proches d’Alain Delon se réunissent à Douchy pour rendre un dernier hommage à l’icône du 7ème art. Dans l’intimité de sa propriété du Loiret, une quarantaine d’invités triés sur le volet se rassemblent pour dire adieu à celui qui a marqué l’histoire du cinéma pendant plus de six décennies.
Pourtant, parmi les visages familiers attendus en ce jour de deuil, une absence se fait particulièrement remarquer. Claudia Cardinale, l’une des plus grandes actrices italiennes et partenaire de jeu emblématique d’Alain Delon, ne sera pas présente pour ces adieux. Cette absence inattendue soulève de nombreuses questions et ajoute une touche de mélancolie supplémentaire à cette journée déjà chargée d’émotion.
Une histoire d’amitié et de cinéma
Alain Delon et Claudia Cardinale, c’est l’histoire d’une collaboration artistique qui a marqué le cinéma français et international. Leur première rencontre sur grand écran remonte à 1960 avec le film « Rocco et ses frères » de Luchino Visconti. Mais c’est véritablement trois ans plus tard, en 1963, que leur duo devient légendaire avec « Le Guépard », toujours sous la direction de Visconti.
Cette collaboration cinématographique a donné naissance à une amitié sincère qui a perduré bien au-delà des plateaux de tournage. Pendant des décennies, Delon et Cardinale ont incarné l’élégance et le charme du cinéma européen, leur complicité à l’écran reflétant une véritable affection dans la vie.
Le chagrin l’emporte sur le protocole
L’absence de Claudia Cardinale aux obsèques d’Alain Delon n’est pas due à un oubli ou à un quelconque différend. Au contraire, c’est l’intensité même de sa peine qui l’empêche d’être présente. Son agent a en effet déclaré à l’AFP : « En raison d’un trop grand chagrin, la comédienne Claudia Cardinale, invitée, n’assistera pas aux obsèques d’Alain Delon samedi après-midi dans la chapelle privée de la propriété de l’acteur à Douchy (Loiret) ».
Cette décision, bien que compréhensible, souligne la profondeur des sentiments que l’actrice italienne portait à son ami et partenaire de jeu. À 86 ans, Claudia Cardinale préfère vivre son deuil dans l’intimité, loin des caméras et des regards, témoignant ainsi d’une sensibilité qui transcende les conventions sociales.
« Le Guépard », réalisé par Luchino Visconti en 1963, est considéré comme l’un des chefs-d’œuvre du cinéma italien. Le film, adaptation du roman de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, met en scène Alain Delon et Claudia Cardinale dans des rôles qui ont marqué leurs carrières respectives. Cette fresque historique sur la fin de l’aristocratie sicilienne a remporté la Palme d’Or au Festival de Cannes.
L’émotion d’une icône face à la perte
Le dimanche 18 août, jour de l’annonce du décès d’Alain Delon, Claudia Cardinale avait déjà exprimé publiquement sa douleur. Dans un hommage poignant, elle avait déclaré que « la tristesse est beaucoup trop intense ». Ces mots, empreints d’une sincérité bouleversante, témoignent de la force des liens qui unissaient les deux acteurs.
L’absence de Claudia Cardinale aux obsèques ne fait que renforcer la puissance de cet hommage. Elle choisit de pleurer son ami loin des projecteurs, préservant ainsi l’image d’une amitié pure et inaltérée par le temps et les aléas de la vie d’artiste.
Un symbole de la fin d’une époque
L’absence de Claudia Cardinale aux funérailles d’Alain Delon résonne comme le symbole de la fin d’une ère glorieuse du cinéma. Ces deux icônes ont incarné pendant des décennies le glamour et le talent du cinéma européen. Leur séparation définitive marque un tournant dans l’histoire du 7ème art.
Pour les fans et les cinéphiles du monde entier, cette absence ajoute une dimension supplémentaire à l’émotion de ces adieux. Elle rappelle que derrière les personnages mythiques qu’ils ont incarnés, Alain Delon et Claudia Cardinale étaient avant tout des êtres humains, capables d’amitiés profondes et de sentiments intenses.
Né en 1935, Alain Delon a marqué le cinéma français et international pendant plus de 60 ans. Révélé dans « Plein Soleil » en 1960, il a enchaîné les rôles mythiques dans des films comme « Le Samouraï », « La Piscine » ou « Borsalino ». Sa carrière compte plus de 80 films et a été couronnée par de nombreuses récompenses, dont un César d’honneur en 1991 pour l’ensemble de sa carrière.