Le monde du cinéma français a rendu un dernier hommage à l’un de ses monstres sacrés ce samedi 24 août 2024. Alain Delon, icône du grand écran, s’est éteint le 18 août à l’âge de 88 ans, laissant derrière lui un héritage cinématographique incomparable. C’est dans l’intimité de sa propriété de Douchy, dans le Loiret, que ses proches se sont réunis pour lui dire adieu.
Au cœur de cette cérémonie empreinte d’émotion, l’hommage d’Anthony Delon à son père a particulièrement marqué les esprits. Le fils aîné de l’acteur a livré un discours poignant, sans artifices, révélant la profondeur des liens qui l’unissaient à cette figure paternelle aussi célèbre que complexe. Retour sur ces instants chargés d’émotion qui ont marqué les adieux à une légende du cinéma français.
Une cérémonie intime dans l’écrin de Douchy
C’est dans la chapelle de la Brulerie, au cœur de la propriété de 120 hectares d’Alain Delon à Douchy, que s’est déroulée la cérémonie. Conformément aux souhaits du défunt, seule une quarantaine d’invités triés sur le volet ont été conviés. La petite chapelle, trop exiguë pour accueillir l’ensemble des convives, a dû être agrandie par l’ajout d’un barnum.
Les premiers invités sont arrivés aux alentours de 13h30, mais c’est à 16h que la cérémonie a véritablement débuté. L’entrée du cercueil, porté par Anthony, Anouchka et Alain-Fabien Delon, ainsi que par des employés des pompes funèbres, a marqué un moment bouleversant. La musique du film « Le Clan des Siciliens », composée par Ennio Morricone, a résonné, donnant le ton d’une cérémonie à la hauteur de la carrière exceptionnelle de l’acteur.
L’hommage vibrant d’Anthony Delon
Parmi les discours prononcés lors de la cérémonie, celui d’Anthony Delon a particulièrement ému l’assemblée. Le fils aîné de l’acteur s’est exprimé sans notes, livrant des paroles sincères et poignantes. « C’était puissant, très beau. On sentait que ça venait du fond du cœur », a confié un invité au Parisien. Cette prise de parole improvisée a révélé la profondeur des sentiments d’Anthony envers son père, au-delà des tensions familiales parfois médiatisées.
Anthony, assis au premier rang aux côtés de sa sœur Anouchka et de son frère Alain-Fabien, était entouré de ses trois filles, Loup, Liv et Alyson. Cette présence familiale forte a souligné l’importance des liens du sang, malgré les épreuves traversées par la famille Delon au fil des années.
Anthony Delon, né en 1964, est le fils aîné d’Alain Delon et de Nathalie Delon. Acteur et réalisateur, il a suivi les traces de son père dans le monde du cinéma. Ses sœurs Anouchka (née en 1990) et son frère Alain-Fabien (né en 1994) sont issus de la relation d’Alain Delon avec Rosalie van Breemen.
Les moments forts d’une cérémonie chargée de symboles
La cérémonie a été ponctuée de moments symboliques forts. La présence de Loubo, le chien bien-aimé d’Alain Delon, a ajouté une touche particulièrement émouvante. L’animal, auquel l’acteur était très attaché, déambulait librement dans la chapelle, comme un dernier compagnon fidèle accompagnant son maître.
La musique a joué un rôle central dans cet hommage. Après les discours, c’est la bande originale du film « Deux hommes dans la ville », composée par Philippe Sarde, qui a résonné dans la chapelle. Ces choix musicaux ont rappelé les rôles emblématiques qui ont jalonné la carrière d’Alain Delon, soulignant son impact indélébile sur le cinéma français.
L’émotion au-delà des murs de Douchy
L’émotion n’était pas confinée à l’intérieur de la propriété. À l’extérieur, de nombreux admirateurs se sont rassemblés devant les grilles pour rendre un dernier hommage à leur idole. Dans un moment touchant, ils ont entonné « Paroles, paroles », la célèbre chanson qu’Alain Delon avait interprétée en duo avec Dalida. Une pluie fine s’est alors mise à tomber, interprétée par les fans comme un « signe » que l’acteur les avait entendus.
La cérémonie, célébrée par Mgr Di Falco, s’est achevée à 17h25 dans une « immense émotion ». Le soleil a repris sa place, comme pour offrir une dernière standing ovation à celui qui aura illuminé le cinéma français pendant plus d’un demi-siècle.
Avec plus de 80 films à son actif, Alain Delon a marqué le cinéma français et international. De « Plein Soleil » (1960) à « Le Samouraï » (1967), en passant par « La Piscine » (1969) et « Monsieur Klein » (1976), il a incarné des personnages complexes qui ont façonné son image d’icône du 7ème art.
Les derniers détails d’un adieu soigneusement orchestré
Le livret de messe distribué lors de la cérémonie portait une photo emblématique d’Alain Delon, barbu, issue du film « Les Aventuriers ». Ce choix d’image, accompagné du simple titre « Baisser de rideau », illustrait parfaitement la fin d’une carrière extraordinaire et d’une vie hors du commun.
Après la cérémonie, une rapide collation a été servie, permettant aux invités d’échanger leurs souvenirs et leurs émotions. Les premiers convives ont quitté Douchy une demi-heure plus tard, emportant avec eux le souvenir d’un hommage à la hauteur de la légende qu’était Alain Delon. L’émotion palpable et la sobriété de la cérémonie ont reflété la personnalité complexe et fascinante de l’acteur, laissant une empreinte indélébile dans le cœur de ceux qui l’ont connu et admiré.