Omar m’a tuer : Le film sur l’affaire judiciaire disparaît bientôt de Netflix

Jeremie B.
4 Min de lecture

Les cinéphiles et passionnés d’affaires judiciaires n’ont plus que quelques jours pour (re)découvrir l’un des films les plus marquants sur une affaire criminelle française. « Omar m’a tuer », le film de Roschdy Zem consacré à l’affaire Omar Raddad, quittera définitivement la plateforme Netflix le 14 mars 2025, laissant une dernière chance aux spectateurs de plonger dans ce fait divers qui a bouleversé la France des années 1990.

Cette œuvre cinématographique, sortie en 2011, retrace l’histoire troublante d’Omar Raddad, jardinier marocain accusé du meurtre de sa riche employeuse, Ghislaine Marchal, dans des circonstances qui continuent aujourd’hui encore de soulever de nombreuses questions. Un drame judiciaire qui a profondément marqué la société française et dont les répercussions se font encore sentir plus de 30 ans après les faits.

Une affaire criminelle qui fascine toujours

Tout commence le 24 juin 1991 à Mougins, dans les Alpes-Maritimes. Le corps sans vie de Ghislaine Marchal, veuve d’un riche industriel, est découvert dans sa luxueuse villa. L’élément qui va faire basculer l’enquête : une inscription tracée avec le sang de la victime, « Omar m’a tuer« , désignant apparemment son jardinier, Omar Raddad, comme l’auteur du crime.


La faute de français qui fait débat
L’inscription « Omar m’a tuer » au lieu de « Omar m’a tuée » a fait l’objet de nombreuses controverses. Cette erreur grammaticale a été un argument de la défense, suggérant qu’une femme aussi éduquée que Ghislaine Marchal n’aurait pas pu commettre une telle faute.

Les enquêteurs se focalisent rapidement sur Omar Raddad, qui sera condamné en 1994 à dix-huit ans de réclusion criminelle, malgré ses protestations d’innocence. Une peine qu’il n’effectuera pas entièrement grâce à la grâce présidentielle accordée par Jacques Chirac en 1996, suivie de sa libération en 1998.

Un regard humain sur une affaire complexe

Le film de Roschdy Zem, porté par l’interprétation remarquable de Sami Bouajila dans le rôle d’Omar Raddad, propose une approche sensible de l’affaire. Le réalisateur a choisi de se concentrer sur la dimension humaine, s’attachant à montrer comment l’accusé et sa famille ont traversé cette épreuve, plutôt que de chercher à résoudre l’énigme judiciaire.


Une affaire toujours d’actualité
En septembre 2022, de nouveaux éléments ont été apportés par l’avocate d’Omar Raddad, laissant entrevoir la possibilité d’un nouveau procès. Des traces ADN inexpliquées et de nouvelles analyses pourraient potentiellement relancer l’affaire.

Une expérience bouleversante pour le principal intéressé

Omar Raddad lui-même a validé le traitement cinématographique de son histoire, déclarant que le film « raconte la vérité de A à Z« . Sa présence sur le tournage, notamment dans les scènes tournées dans son ancien appartement du Canet, a été particulièrement émouvante. Submergé par les souvenirs, il n’a pu rester que quelques minutes sur le plateau, comme l’a rapporté le réalisateur.

Un combat judiciaire qui se poursuit

Alors que le film s’apprête à quitter Netflix, l’affaire judiciaire, elle, continue d’évoluer. Les nouveaux éléments présentés en 2022 par l’avocate Sylvie Noachovitch pourraient aboutir à la révision du procès, maintenant l’espoir d’Omar Raddad d’être définitivement innocenté par la justice française après plus de trois décennies de combat.