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Panthère de l’Amour : La joie de l’équipe d’Écozonia face à une naissance inespérée… avant le drame

Julie K.
6 Min de lecture

Une naissance exceptionnelle secoue Écozonia, mais le parc animalier garde un lourd secret. Alors que les équipes célèbrent « une incroyable nouvelle », un drame invisible se joue pour la panthère de l’Amour, espèce dont il reste moins de 50 individus sauvages. Comment un événement tant attendu a-t-il pu basculer en quelques jours ? Éléments sur ce qui pourrait changer le destin du félin le plus menacé au monde.

Une naissance miraculeuse au cœur des Pyrénées-Orientales

Le 1er mars 2025, le parc Écozonia près de Perpignan vit un moment historique : la naissance d’un bébé panthère de l’Amour, espèce classée en danger critique d’extinction. Un événement d’autant plus rare que seules trois naissances mondiales ont été enregistrées depuis 2023. « Toute l’équipe se réjouit alors de cette incroyable nouvelle », déclare aussitôt le parc animalier.

Pourtant, l’euphorie laisse place à l’inquiétude neuf jours plus tard. Le 10 mars, Zyra, la mère du félin, développe une péritonite foudroyante après avoir montré des « signes de contractions abdominales ». Malgré une intervention chirurgicale d’urgence, la panthère succombe deux jours plus tard. Un coup dur pour les soignants, alors que l’espèce ne compte plus que 50 individus à l’état sauvage.

Cette double actualité résume le destin fragile des panthères de l’Amour. Leur statut de félins les plus menacés au monde, rappelé par le WWF, rend chaque naissance cruciale. Et chaque décès, une alerte silencieuse.

Le défi inédit des soignants face au petit orphelin

L’équipe d’Écozonia affronte un challenge inattendu : nourrir un nouveau-né réticent au biberon. Pendant trois jours, le petit félin refuse catégoriquement toute alimentation artificielle. Les vétérinaires multiplient les tentatives, déterminés à reproduire les conditions d’un allaitement maternel.

Leur persévérance finit par payer. Le quatrième jour, le mâle accepte finalement le biberon, marquant un tournant dans sa survie. Une victoire mesurable : avec 2,5 kg sur la balance, son poids correspond aujourd’hui à celui d’un petit élevé naturellement par sa mère. Une donnée cruciale pour cette espèce où chaque gramme compte.

« Nous avons dorénavant deux objectifs , explique le parc : qu’il commence à prendre une alimentation solide, mais aussi de limiter notre imprégnation pour qu’il devienne un jour un futur reproducteur ». Un équilibre délicat entre soins vitaux et préservation des instincts sauvages, essentiels pour la sauvegarde de l’espèce.

Une espèce au bord du gouffre : les chiffres qui alertent

La panthère de l’Amour incarne désormais la course contre la montre pour la biodiversité. Selon le WWF, 50 individus seulement survivent à l’état sauvage, un chiffre qui place ce félin en tête des espèces de grands carnivores les plus menacées. Un déclin vertigineux depuis les années 1970, où « 80 % de son territoire a disparu » en seulement treize ans.

Les causes ? Exploitation forestière anarchique, incendies et expansion agricole grignotent inexorablement son habitat. Le parc Écozonia rappelle qu’en captivité, la situation n’est guère plus réjouissante : seulement trois naissances enregistrées depuis 2023, dont une unique en France.

Face à ce constat, chaque spécimen compte doublement. Classée « en danger critique d’extinction » depuis 1996 par l’UICN, l’espèce voit sa survie suspendue aux programmes de reproduction en captivité. Un enjeu qui transforme chaque petit né, comme celui d’Écozonia, en véritable trésor génétique.

Un avenir suspendu à l’équilibre des soignants

La prochaine étape cruciale ? Passer du biberon à une alimentation solide, défi technique clé pour les équipes d’Écozonia. « Qu’il commence à prendre une alimentation solide », résume le parc parmi ses priorités. Un cap indispensable pour préparer le félin à son rôle futur de reproducteur, essentiel à la survie génétique de l’espèce.

Autre impératif : maintenir une distance stricte avec l’animal. Les soigneurs limitent au maximum les contacts directs pour éviter l’imprégnation humaine, qui compromettrait ses chances de réintégrer un jour un groupe sauvage. Une approche contraignante mais vitale, alors que chaque spécimen compte.

Bonnes nouvelles malgré tout : le petit devrait bientôt être visible du public, selon le parc. Une décision symbolique qui pourrait sensibiliser les visiteurs au sort des panthères de l’Amour. Mais pour l’heure, son enclos reste discret, à l’image du destin fragile de toute une espèce.