Paris sous le choc après un double drame lié à une pratique en apparence banale. Une cuve de cryothérapie récemment réparée, deux vies fauchées en quelques jours. Des réparations récentes, une enquête complexe : ce que révèle l’expertise sur cette machine remise en service quelques heures avant le drame. Comment une simple séance de bien-être a-t-elle pu tourner au cauchemar ?
La chronologie troublante d’un double drame
Le lundi 14 avril au soir, une employée de 29 ans perd la vie dans une salle de sport parisienne. En arrêt cardio-respiratoire lorsque les secours interviennent, la jeune femme ne peut être réanimée. Les premiers éléments pointent déjà une fuite d’azote dans le bac de cryothérapie.
Trois jours plus tard, le jeudi 17 avril, une cliente née en 1991 est hospitalisée en urgence absolue. Placée en coma artificiel avec un pronostic vital engagé, elle est déclarée en état de mort cérébrale le même jour.
Deux victimes, trois jours d’intervalle : ce double drame lié à une même machine interroge sur les circonstances et les contrôles effectués entre les deux incidents. Un délai fatal qui alourdit le contexte de l’enquête en cours.
Le mécanisme mortel de la cryothérapie
La fuite d’azote identifiée dans la cabine crée un environnement mortel par appauvrissement en oxygène. Le rapport d’autopsie de la première victime confirme ce scénario : « syndrome asphyxique dans un milieu appauvri en oxygène », selon les termes exacts du parquet.
Ce gaz inodore et invisible agit comme un tueur silencieux. En se diffusant dans l’espace clos, il provoque une asphyxie foudroyante qui explique l’arrêt cardio-respiratoire immédiat de l’employée. Un phénomène identique frappe la cliente trois jours plus tard, malgré son coma artificiel.
L’expertise scientifique accrédite ainsi l’hypothèse centrale de l’enquête : la défaillance technique de la cuve transforme une séance de bien-être en piège mortel. Un mécanisme implacable qui soulève des questions cruciales sur les normes de sécurité.
La cuve fatale : réparations et remise en service
La machine avait subi des réparations quelques heures seulement avant le premier accident mortel. Selon les premiers éléments de l’enquête, ces interventions techniques précèdent directement la double tragédie.
Un détail interpelle les enquêteurs : la cuve est remise en service le jour même des réparations. Cet enchaînement rapide soulève des interrogations sur les contrôles de sécurité effectués après la maintenance. Comment une machine potentiellement défectueuse a-t-elle pu être réutilisée aussitôt ?
Entre la remise en fonctionnement de l’appareil et le décès de l’employée, moins de 24 heures s’écoulent. Trois jours plus tard, la cliente subit le même sort. Cette succession rapide d’incidents sur une même installation met en lumière des failles potentiellement critiques dans le processus de maintenance.
Une enquête sous haute tension technique
Les experts se heurtent à la complexité exceptionnelle des analyses sur la cuve défectueuse. Le parquet évoque des investigations « d’une particulière technicité », soulignant les défis méthodologiques pour reconstituer la chaîne des défaillances.
Chaque pièce de l’appareil fait l’objet d’examens approfondis, des systèmes de sécurité aux récentes réparations. L’hypothèse de la fuite d’azote, bien que privilégiée, nécessite encore des preuves matérielles irréfutables avant d’être officiellement validée.
Malgré l’avancée des expertises scientifiques, aucun calendrier n’est communiqué pour la conclusion des analyses. Cette méticulosité obligatoire montre l’ampleur des enjeux : chaque élément technique pourrait devenir une pièce cruciale pour établir les responsabilités.