En plein cœur de l’hiver, une famille du Pas-de-Calais se retrouve dans une situation cauchemardesque. Le propriétaire de leur logement a pris une décision radicale et illégale face aux impayés de loyer : faire retirer l’ensemble des portes et fenêtres de la maison, laissant une mère et sa fille exposées aux intempéries et aux risques d’intrusion.
L’incident, qui s’est déroulé le 20 décembre dernier, illustre une tendance inquiétante où certains propriétaires n’hésitent plus à employer des méthodes extrêmes pour forcer le départ de leurs locataires. Cette affaire met en lumière les tensions croissantes entre propriétaires et locataires dans un contexte immobilier de plus en plus tendu.
Une méthode d’expulsion brutale et préméditée
Tout commence lorsque des ouvriers se présentent au domicile de la locataire, prétextant des travaux d’isolation. En réalité, leur intervention cache une toute autre intention : le démontage systématique de toutes les ouvertures de la maison. Une fois leur besogne accomplie, ils quittent les lieux, laissant la famille dans un logement béant, exposé aux éléments en plein mois de décembre.
La locataire, qui doit effectivement cinq mois de loyer à son propriétaire, tente depuis de protéger son foyer comme elle le peut. « Je me sens vidée. Ils m’ont enlevé cette fenêtre qu’on a isolée comme on pouvait avec des cartons », témoigne-t-elle, désemparée face à cette situation.
Un propriétaire aux abois mais dans l’illégalité
Le propriétaire, qui justifie son geste par les impayés et l’absence d’assurance habitation, est désormais injoignable. « Ils n’ont pas assuré la maison. En fait, on s’était mis d’accord ensemble pour qu’elle paie », avait-il déclaré avant de disparaître dans la nature.
Les voies légales d’expulsion
Un propriétaire confronté à des impayés doit suivre une procédure stricte : mise en demeure, commandement de payer, puis saisine du tribunal. L’expulsion ne peut être exécutée qu’avec l’autorisation d’un juge et le concours d’un huissier.
Une pratique qui ne cesse de se répéter
Cette affaire n’est malheureusement pas un cas isolé. En juillet dernier, un autre propriétaire avait choisi de retirer le toit de sa maison pour contraindre une locataire au départ. Ces méthodes, bien qu’illégales, semblent se multiplier, poussant les autorités à réagir.
La victime a d’ores et déjà porté plainte pour abus de confiance et entrepris des démarches pour obtenir un logement social. La mairie, alertée de la situation, pourrait faciliter le relogement de la famille.
Des recours existent pour les victimes
Face à ces situations, le préfet dispose de pouvoirs étendus. Il peut notamment contraindre le propriétaire à rétablir l’habitabilité du logement ou à reloger les occupants. Une jurisprudence récente montre qu’en février dernier, une propriétaire a été condamnée à reloger ses locataires, même si ces derniers étaient en situation d’impayés depuis trois ans.
Protection des locataires en période hivernale
La trêve hivernale, qui s’étend du 1er novembre au 31 mars, interdit toute expulsion locative, même avec décision de justice. Cette période protège particulièrement les locataires des risques liés au froid et à la précarité.