
Delphine Ernotte Charge CNews Dans « Quotidien »
Les tensions entre France Télévisions et la chaîne CNews ont trouvé un nouvel épisode lors de l’interview accordée par Delphine Ernotte à Yann Barthès dans l’émission *Quotidien*, diffusée le 24 juin 2025. La présidente-directrice générale de France Télévisions a saisi cette occasion pour répondre aux nombreuses critiques dont son groupe fait l’objet, notamment venant de CNews, dont les relations avec le service public restent particulièrement conflictuelles.
Delphine Ernotte a d’emblée défendu la politique éditoriale de France Télévisions, affirmant une volonté d’ouverture et d’inclusion. Elle déclare ainsi : « Ceux qui se revendiquent soi-disant de la liberté et qui nous expliquent ce qu’on doit faire, ce qu’on ne doit pas faire, ce qu’on doit dire… En fait, ce sont les vrais censeurs ». Cette accusation directe vise à inverser la critique sur la supposée partialité du groupe public. Pour la dirigeante, France Télévisions applique une ligne claire : « Nous, à France Télévisions, on invite tout le monde. Il n’y a pas de débat là-dessus. On publie la liste de nos invités. On s’adresse à tout le monde. »
La question du « wokisme » a également été soulevée au cours de l’entretien. Lorsque Yann Barthès lui reproche d’être qualifiée de « woke » par certains, Delphine Ernotte réplique en évoquant « l’arroseur arrosé » et suggère que le journaliste pourrait lui-même l’être. Elle nuance toutefois ses propos en reconnaissant que certaines critiques sont légitimes, mais dénonce surtout « une forme d’acharnement, de harcèlement du groupe public ». Cette dernière expression souligne le climat conflictuel qui entoure France Télévisions, souvent au cœur de débats sur la liberté d’expression et le pluralisme des opinions.
Dans ce contexte, la patronne du service public insiste sur la transparence et la diversité des points de vue présentés sur ses antennes, en opposition aux reproches formulés par ses détracteurs. Son intervention marque donc une volonté affirmée de défendre la ligne de France Télévisions face à une critique qu’elle juge excessive et politisée.
Cette prise de position ferme, tout en exposant les frictions persistantes entre acteurs médiatiques, invite à s’interroger sur les modalités réelles de cette prétendue ouverture et sur la manière dont elle est perçue par les observateurs et concurrents.

Pascal Praud Riposte Avec Virulence
À la suite des déclarations de Delphine Ernotte, Pascal Praud n’a pas tardé à réagir, exprimant une critique acerbe qui souligne les tensions croissantes entre les deux protagonistes. Le journaliste et animateur a contesté avec force l’affirmation de la présidente de France Télévisions selon laquelle son groupe inviterait toutes les opinions. Pour lui, cette ouverture revendiquée ne serait qu’un écran de fumée.
Praud déclare ainsi : « Madame Ernotte est une menteuse ! Madame Ernotte est une menteuse ! Avec l’argent des Français. Quand elle dit qu’elle invite tout le monde, elle n’invite personne. » Cette accusation frontale met en lumière un désaccord profond sur la gestion éditoriale du service public. Il dénonce notamment l’absence d’invités aux profils jugés controversés, citant explicitement Gilles-William Goldnadel, Arno Klarsfeld ou Michel Onfray, qu’il affirme n’avoir jamais vus sur les plateaux de France Télévisions.
Au-delà de la ligne éditoriale, Pascal Praud s’attaque également à la posture même de Delphine Ernotte. Il qualifie son intervention de « grotesque », évoquant un moment où elle semblait « chanter sur le plateau » et mentionnant de manière sarcastique sa passion pour la poterie. Ces commentaires personnels traduisent une dimension plus émotionnelle et polémique dans la confrontation, dépassant le simple débat sur la pluralité des invités.
L’animateur conclut son propos en soulignant l’inquiétude que lui inspirent ces pratiques : « C’était vraiment grotesque ! Ces gens-là sont… C’est effrayant. » Ce jugement sévère illustre la gravité avec laquelle il perçoit la situation au sein du service public, accusé de manquer d’impartialité et de diversité.
Ainsi, la riposte de Pascal Praud ne se limite pas à une simple critique professionnelle ; elle s’inscrit dans un affrontement plus large, où les accusations de partialité et de censure s’entremêlent avec des attaques plus personnelles. Cette dynamique tendue entre figures médiatiques reflète les difficultés persistantes à concilier liberté d’expression et responsabilité éditoriale dans un paysage audiovisuel en pleine mutation.
Cette controverse marque un point d’intensification dans le débat public, où s’entrecroisent enjeux politiques, sociaux et culturels, posant la question de la place réelle laissée aux voix discordantes au sein des médias traditionnels.

Les Précédents Des Attaques De Praud Contre France Télévisions
Cette nouvelle salve de critiques de Pascal Praud s’inscrit dans une série d’attaques récurrentes à l’encontre de France Télévisions et de sa direction. Bien avant cette récente confrontation, Praud dénonçait déjà un certain politiquement correct qui, selon lui, limiterait la pluralité des opinions au sein du service public.
En mai dernier, il soulignait : « Le souci sur le service public, ce n’est pas tant ceux qui sont invités, ce sont les gens qui ne sont pas invités. » Cette phrase souligne une tension profonde autour de la gestion éditoriale, où l’exclusion présumée de certaines voix serait symptomatique d’une ligne éditoriale jugée restrictive. Parmi les personnalités citées comme absentes, Gilles-William Goldnadel, Arno Klarsfeld ou encore Michel Onfray figurent en bonne place. Ces noms, souvent associés à des débats idéologiques sensibles, illustrent le cœur du différend : la place accordée aux opinions dissidentes ou controversées.
Cette critique répétée met en lumière un enjeu majeur : la capacité du service public à incarner une véritable diversité d’opinions, en évitant à la fois le dogmatisme et l’autocensure. Pour Praud, la réalité serait éloignée de la promesse d’ouverture affichée par Delphine Ernotte. Il dénonce un système où certaines voix, par crainte de déplaire ou de heurter, seraient systématiquement écartées, renforçant ainsi l’idée d’un politiquement correct prégnant.
Cette posture critique s’inscrit également dans un contexte plus large, où les débats sur la liberté d’expression dans les médias publics se mêlent aux enjeux politiques et sociaux actuels. La question de l’équilibre entre responsabilité éditoriale et pluralité des opinions demeure centrale, d’autant que les chaînes d’information en continu, notamment CNews, jouent un rôle de contrepoids en offrant une tribune à des opinions souvent marginalisées ailleurs.
Par ailleurs, cette série d’attaques récurrentes révèle aussi la dimension stratégique des affrontements médiatiques, où la dénonciation de la censure ou du monopole de la parole devient un levier pour mobiliser une audience sensible à ces enjeux. La rhétorique de Praud, en insistant sur les exclusions supposées, contribue à cristalliser les clivages idéologiques au sein du paysage audiovisuel français.
Ainsi, cette accumulation de critiques contre France Télévisions ne se limite pas à un simple désaccord ponctuel. Elle reflète une tension structurelle plus profonde autour de la définition même du rôle du service public dans la représentation des opinions et dans le respect de la diversité démocratique, un débat qui continue de nourrir les controverses actuelles.

Une Polémique Qui Cristallise Les Clivages Médiatiques
La confrontation entre Pascal Praud et Delphine Ernotte dépasse largement le cadre d’un simple échange personnel pour refléter une division profonde au sein du paysage audiovisuel français. Alors que la dirigeante de France Télévisions affirme inviter « tout le monde » et revendique une ouverture totale, cette affirmation se heurte à une critique virulente qui dénonce un « acharnement » et un manque de diversité réelle dans les choix éditoriaux.
Ce contraste illustre la fracture existante entre le service public et les chaînes d’information en continu, telles que CNews, qui revendiquent souvent le rôle de porte-voix des opinions marginalisées ou contestataires. L’enjeu n’est pas seulement celui d’une programmation ou d’une ligne éditoriale, mais bien celui de la place accordée à la pluralité dans un contexte où les attentes du public et les exigences politiques se mêlent étroitement.
Dans ce bras de fer, les critiques à l’encontre de Delphine Ernotte prennent parfois une dimension symbolique, comme en témoigne la référence moqueuse à ses activités hors médias — la poterie — utilisée pour souligner ce que Praud considère comme une forme d’inadéquation face aux responsabilités de la direction. Cette mise en cause personnelle traduit une volonté de disqualifier la parole de la patronne de France Télévisions en la présentant comme déconnectée, voire « grotesque », selon ses termes.
Au-delà de l’aspect polémique, ce débat soulève des questions fondamentales sur le rôle des dirigeants culturels dans la gestion des médias publics. Leur capacité à concilier la diversité des opinions avec les contraintes institutionnelles et les pressions politiques est mise à rude épreuve. Le service public doit-il s’efforcer d’être un espace d’expression sans filtre ou doit-il exercer un arbitrage éditorial visant à garantir un certain équilibre et une certaine responsabilité ?
Cette controverse met également en lumière la difficulté d’établir une définition commune de la liberté d’expression dans un environnement médiatique fragmenté. Lorsque la parole est perçue comme enfermée dans des lignes rouges implicites, la défiance s’installe et les accusations de censure ou de « politiquement correct » deviennent des arguments récurrents pour contester la légitimité des choix éditoriaux.
Ainsi, la polémique autour de France Télévisions cristallise des tensions structurelles entre différentes conceptions du rôle des médias publics et privés, des responsabilités des dirigeants, ainsi que des attentes contradictoires du public. Ce débat, loin d’être clos, continue de nourrir les discussions sur la place de la pluralité dans l’espace médiatique français.