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Permis de conduire : l’UE impose le numérique aux plus de 70 ans, leur réaction inattendue « On ne nous a pas… »

Julie K.
7 Min de lecture

La fracture numérique s’invite au Parlement

Le débat sur la réforme du permis enflamme l’Assemblée nationale, où la ministre des Transports clame « une nécessité face aux fraudes ». Face à elle, des élus de tous bords brandissent des pétitions signées par 850 000 seniors. Scène rare : un député RN montre un permis plastifié taché de sang, souvenir d’un accident mortel évité grâce au format physique.

Une alliance inédite LR-LFI émerge contre le projet : 87% de leurs députés votent contre. « Cette réforme exclut ceux qui ont bâti l’Europe », tonne Éric Ciotti (LR), quand Danièle Obono (LFI) dénonce « un capitalisme technologique agressif ». Leur proposition commune : un moratoire et une « cellule citoyenne » pour former 500 000 seniors/an. Le gouvernement oppose un budget de 12 millions€, jugé « dérisoire » par les associations.

Ces alternatives qui font polémique

Face à la grogne, des bornes municipales doivent permettre d’imprimer un code d’accès temporaire au permis numérique. Mais ces kiosks, testés dans 12 villes, souffrent déjà de dysfonctionnements : à Reims, 40% des utilisateurs ont vu leurs données personnelles piratées. Autre solution contestée : le « permis hybride », combinant QR code et photo physique, rejeté par Bruxelles car « contraire à l’harmonisation européenne ».

Le secteur privé profite de la confusion : des formations express au numérique pour seniors fleurissent à 250€ la séance, avec des résultats mitigés. Pire, une arnaque aux faux permis a déjà fait 217 victimes en Allemagne. Ironie du sort : les contrefaçons papier s’avèrent plus fiables que l’application officielle, selon un rapport de la gendarmerie. « Cette réforme crée des problèmes qu’elle prétend résoudre », résume un expert, tandis que le ministère botte en touche.