Pierre Arditi rompt le silence sur un sujet brûlant. Invité de Léa Salamé dans Quelle époque sur France 2, le comédien de 80 ans évoque sans détour sa vision de la fin de vie, marquée par le souvenir douloureux de son père décédé de la maladie d’Alzheimer. « Je ferai comme ça, si ça ne va pas… », confie-t-il, soutenant ouvertement l’euthanasie tandis que le projet de loi français stagne depuis 2024. Un plaidoyer qui résonne avec les témoignages de Françoise Fabian, présente sur le plateau, et d’autres personnalités comme Line Renaud, dans un pays où des patients partent encore en Suisse pour mourir dans la dignité.
Pierre Arditi brise le tabou sur France 2 : un plaidoyer pour l’euthanasie dans « Quelle époque »
Pierre Arditi, 80 ans, livre une confidence rare le 22 mars 2025 dans Quelle époque, animé par Léa Salamé. Face aux caméras de France 2, le comédien, auréolé de ses récents triomphes au théâtre avec Muriel Robin, assume son soutien à l’euthanasie : « Je ferai comme ça, si ça ne va pas… », lance-t-il, évoquant une fin de vie « choisie » plutôt que subie. Un discours coup de poing qui s’inscrit dans le débat sur la loi bloquée depuis 2024, malgré les promesses d’Emmanuel Macron.
L’échange avec Léa Salamé prend un tour poignant lorsque l’acteur dénonce l’obligation pour les Français de se rendre en Suisse pour mourir dans la dignité. « C’est consternant », insiste-t-il, soutenu par Françoise Fabian, invitée sur le plateau. L’actrice avait partagé plus tôt son expérience déchirante : avoir aidé son père à mourir à 30 ans, un récit qui avait blanchi sa chevelure en trois jours.
La promesse de l’acteur à lui-même : le spectre de la maladie d’Alzheimer
Le combat de Pierre Arditi puise sa source dans un drame familial. Son père, emporté par la maladie d’Alzheimer, a vécu une fin de vie que l’acteur décrit comme « insupportable ». « Je me suis juré que je ne me laisserai pas aller jusque là », déclare-t-il sur le plateau, la voix nouée. À 80 ans, le comédien – qui triomphe au théâtre depuis 2023 dans Lapin aux côtés de Muriel Robin – redoute autant la perte d’autonomie que la dégradation de son « discernement ».
Cette promesse solennelle à lui-même guide désormais ses prises de position publiques. « Si je ne suis plus capable de choisir, je refuse qu’on m’impose une existence diminuée », insiste-t-il face à Léa Salamé. Un discours d’autant plus poignant que l’acteur, régulièrement sur scène, mesure chaque jour la fragilité de la condition humaine.
La loi en suspens : pourquoi la France tarde à légiférer sur l’euthanasie
Emmanuel Macron avait pourtant annoncé un projet de loi en mars 2024, évoquant dans Libération une aide à mourir encadrée pour les patients en souffrance et en pleine possession de leurs facultés. Mais le texte, préparé sous Gabriel Attal, est bloqué depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en été 2024. Le Point révèle qu’aucune avancée n’a eu lieu depuis, contrairement à l’Espagne ou au Portugal où l’euthanasie est désormais légale.
Chaque année, près de 200 Français partent en Suisse pour recourir au suicide assisté, selon les données du magazine. Un « exode de la dignité » que déplore Pierre Arditi, joint par des associations comme l’ADMD (Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité). Pendant ce temps, les parlementaires repoussent les débats, divisés entre pressions religieuses et craintes d’un « détournement » de la loi.
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