Condamné puis libéré, Pierre Palmade nourrit un secret. Durant ses 128 jours de détention, l’humoriste a couché sur papier un projet théâtral qui pourrait relancer sa carrière. Mais entre l’obligation légale de travailler et la mémoire collective blessée par son accident sous stupéfiants, le chemin semble miné. Le milieu culturel s’interroge : la célèbre phrase de l’intéressé sur «la capacité d’oubli phénoménale» des gens tiendra-t-elle ses promesses ? Le comeback le plus redouté est-il vraiment en marche ?
Un projet né derrière les barreaux : l’écriture comme échappatoire
Condamné à cinq ans de prison dont deux ferme après l’accident mortel de février 2023, Pierre Palmade transforme sa détention en laboratoire créatif. L’humoriste a consacré ses 128 jours au centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan à l’écriture d’une pièce de théâtre, selon les informations obtenues par BFMTV. Un choix qui dépasse la simple passion : son bracelet électronique lui impose désormais d’exercer une activité professionnelle.
Ce texte pourrait devenir son sésame pour un retour sur scène. Mais l’équation reste complexe entre nécessité légale de réinsertion et réprobation publique. «Les gens ont une capacité d’oubli phénoménale», nuance un attaché de presse cité dans l’enquête. Une formule qui résonne comme un espoir pour l’artiste, alors que les blessures de l’accident sous stupéfiants restent vives dans les mémoires.
Le projet théâtral se présente ainsi comme une tentative de renaissance professionnelle. Reste à savoir si les planches accepteront de servir de tremplin à celui que le milieu culturel considère aujourd’hui comme «radioactif».
Le milieu du théâtre dubitatif face au come-back
Le projet de Pierre Palmade se heurte à un mur de scepticisme dans l’industrie théâtrale. «Une pièce avec son nom en haut de l’affiche, c’est impossible», tranche un producteur interrogé par BFMTV. Les professionnels sont unanimes : l’humoriste reste «radioactif» après son accident sous stupéfiants, et personne ne veut prendre le risque de l’associer à une production.
Pourtant, certains laissent entrevoir une lueur d’espoir. Un attaché de presse influent évoque une hypothèse «envisageable» pour les salles avides de succès populaire. Mais la question du public familial, historiquement acquis à l’humoriste, plane comme une ombre. Les annonces passées pèsent lourd : en 2023, les villes de Fameck et Montargis avaient déprogrammé à l’unanimité Ils s’aiment!, la pièce culte coécrite avec Muriel Robin.
Dans ce climat tendu, les vieux routiers du secteur balaient les scrupules d’un revers de main. «Business is business. Il a payé sa dette», argue un financier, résumant une logique économique impitoyable. Mais cette froide équation suffira-t-elle à effacer les réticences des programmateurs ?
L’isolement artistique : des comédiens aux abonnés absents
Le mur du silence s’érige autour de Pierre Palmade. «Il n’a plus d’amis dans le milieu», lâche un attaché de presse, résumant une réalité cruelle. Les comédiens boudent ostensiblement ses textes : aucun artiste ne serait prêt à monter sur scène pour interpréter ses dialogues, ni à défendre publiquement son travail.
La peur de la controverse paralyse les carrières. «Les acteurs n’osent même plus dire que la guerre c’est mal. Alors jouer du Palmade ? Jamais !», assène un producteur. Cette frilosité contraste avec les rumeurs persistantes : depuis sa cellule, l’humoriste aurait continué à écrire anonymement des sketches pour de jeunes talents ou d’anciennes connaissances.
Preuve tangible de cette mise au ban, aucune de ses pièces ne figure aujourd’hui à l’affiche en France. Même Ils s’aiment!, son succès historique avec Muriel Robin, reste absent des programmations depuis les annulations de 2023. Un purgatoire artistique qui pourrait durer…
Télévision et littérature : les autres portes de sortie ?
Face au rejet du théâtre, Pierre Palmade pourrait tenter un retour à la télévision. Mais les producteurs se montrent catégoriques : «Personne ne mettra un billet», assure l’un d’eux. Certains suggèrent pourtant une piste inédite inspirée de Jean-Luc Delarue : un tour des établissements scolaires pour témoigner des dangers du chemsex.
Reste l’option littéraire. Un agent confie avoir «sérieusement envisagé» de proposer un projet de livre à l’humoriste. Mais le succès dépendrait d’un «acte de rédemption puissant», prévient-il. «Un livre-confessions sans pardon n’a aucun intérêt. Il y a des niveaux d’indécence à ne pas dépasser», précise le professionnel, soulignant les risques éditoriaux.
Entre opportunisme et réhabilitation, chaque voie exige désormais de Pierre Palmade un équilibre délicat. Alors que les projecteurs se ferment les uns après les autres, l’artiste devra choisir entre le silence… et la transparence radicale.