Pierre Perret évoque avec pudeur la douloureuse perte de sa fille Julie

Camille C.
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Derrière les refrains joyeux et l’humour qui ont fait sa renommée, Pierre Perret cache une blessure profonde qui ne s’est jamais refermée. Le chanteur de 90 ans, connu pour ses tubes comme « Le Zizi » ou « Les colonies de vacances », porte en lui le deuil de sa fille Julie, disparue tragiquement en 1995 à l’âge de 32 ans.

Protégé de Boris Vian et figure incontournable de la chanson française depuis plus de six décennies, l’artiste continue d’avancer, porté par son amour pour la musique et le soutien indéfectible de son épouse Simone. Malgré la sortie récente de son album « Ma vieille carcasse », certaines blessures restent à jamais gravées dans le cœur du chansonnier de Castelsarrasin.

Un foyer bâti sur l’amour et la discrétion

C’est en 1962 que Pierre Perret unit sa destinée à celle de Simone Mazaltarim, qu’il surnommera affectueusement Rebecca. Cette union marque le début d’une histoire d’amour qui perdure depuis plus de 60 ans. Simone apporte avec elle ses jumeaux, Anne et Alain, que Pierre considère comme ses propres enfants. L’année suivante, en 1963, le bonheur du couple s’agrandit avec la naissance de leur fille Julie.


Le succès de Pierre Perret en chiffres
« Le Zizi » : plus de 600 000 exemplaires vendus
« Les colonies de vacances » : plus de 200 000 exemplaires
Une carrière qui s’étend sur plus de 60 ans

Cette famille recomposée cultive jalousement son jardin secret, loin des projecteurs qui illuminent la carrière du patriarche. Une discrétion qui deviendra encore plus précieuse après le drame qui les frappe en 1995.

La douleur indicible d’un père

L’été 1995 marque un tournant tragique dans la vie des Perret. Julie, leur fille adorée, s’éteint à seulement 32 ans. Les circonstances de sa disparition demeurent, par choix, dans l’intimité familiale. « C’est la pire chose qui puisse arriver dans l’existence de quelqu’un », confiera Pierre Perret en 2013 sur le plateau de l’émission « Fais-moi une place » sur France 5, dans l’une de ses rares évocations publiques de ce drame.

Face à cette épreuve, le couple Perret fait front commun. La douleur, « tellement toujours omniprésente » comme le décrit l’artiste, n’a pas eu raison de leur union. Au contraire, elle semble avoir renforcé leurs liens, même si le sujet reste trop douloureux pour être évoqué publiquement.

L’art comme refuge et engagement

La musique demeure pour Pierre Perret un refuge salvateur. Son engagement auprès d’associations pour la protection de l’enfance prend une résonance particulière après la perte de Julie. Dans son autobiographie « Café du pont », parue en 2005, il aborde avec pudeur ce chapitre douloureux de sa vie.


La famille Perret et les médias
Les enfants de Pierre Perret ont choisi de rester à l’écart de la vie publique
L’artiste respecte scrupuleusement leur volonté de préserver leur vie privée
Cette discrétion s’étend à toute la famille, y compris les petits-enfants

Aujourd’hui encore, l’artiste poursuit son chemin créatif, comme en témoigne la sortie récente de son album « Ma vieille carcasse ». Une longévité artistique remarquable qui n’efface pas la douleur mais témoigne d’une résilience hors du commun, partagée avec sa fidèle compagne Simone, pilier inébranlable dans les moments les plus sombres comme les plus lumineux.