Un pilote d’EasyJet est suspendu après avoir risqué la vie de 190 passagers lors d’un vol Manchester-Hurghada le 2 février 2025. L’Airbus A320, descendant à seulement 700 mètres d’altitude au lieu des 1 800 m requis, déclenche l’alerte collision « Terrain, terrain, remontez ! » avant une correction in extremis. Les voyageurs, inconscients du danger, décrivent un atterrissage « normal » tandis qu’une enquête internationale détermine les causes de cet incident critique.
Un Airbus A320 frôle la catastrophe à 700 mètres d’altitude
Le vol EZY2013 Manchester-Hurghada du 2 février 2025 vire au cauchemar lorsque l’appareil entame une descente périlleuse à 700 mètres d’altitude, bien en deçà des 1 800 m réglementaires. Le système d’alerte anti-collision EGPWS retentit à 200 mètres d’une montagne, hurlant « Terrain, terrain, remontez ! » dans le cockpit. Le pilote, un homme de 61 ans, évite in extremis l’impact en redressant brusquement l’A320.
L’incident, survenu lors de la phase d’approche vers l’aéroport égyptien, laisse les 190 passagers dans l’ignorance du danger. L’Autorité britannique des enquêtes sur les accidents aériens (AAIB) relève un taux de descente anormal de 2 700 pieds par minute, tandis que les enregistrements du cockpit confirment la précipitation des manœuvres correctives. L’avion se pose finalement sans dommage, masquant la gravité réelle de la situation.
Suspension immédiate et coopération internationale
EasyJet écarte le commandant de bord dès l’atterrissage à Hurghada, appliquant son protocole d’urgence. Le pilote de 61 ans, dont l’identité reste confidentielle, est interdit de vol pendant l’enquête menée par l’AAIB et les autorités égyptiennes. La compagnie britannique affirme dans un communiqué que « la sécurité est la priorité numéro un » pour ses équipes, tout en insistant sur ses « normes de formation les plus strictes ».
La coordination entre les enquêteurs britanniques et égyptiens s’intensifie pour analyser les données techniques du vol. EasyJet promet des « mesures supplémentaires » si nécessaire, tout en maintenant sa confiance dans ses procédures. Le syndicat des pilotes britanniques (BALPA) salue la réactivité de la compagnie, tout en réclamant plus de transparence sur les conditions de l’incident.
Cockpit sous tension : les enregistrements révèlent l’alerte cruciale
L’enregistreur de vol capture l’instant précis où le système EGPWS déclenche son avertissement strident à 18h43 GMT. « Terrain, terrain, remontez ! » retentit trois fois avant que le pilote ne saisisse les commandes. Les experts évaluent son temps de réaction à moins de 10 secondes, un délai critique pour éviter l’impact avec le relief montagneux.
L’analyse des boîtes noires confirme une vitesse de descente de 2 700 pieds par minute, soit le double du taux habituel pour cette phase de vol. Les contrôleurs aériens égyptiens n’avaient pourtant signalé aucune anomalie météo ou technique. « L’EGPWS a fonctionné parfaitement, souligne un enquêteur de l’AAIB sous couvert d’anonymat. Sans cette alerte, l’avion serait entré en collision en 12 secondes. »
Passagers dans l’ignorance : un atterrissage « normal » malgré le danger
Les 190 passagers du vol EZY2013 décrivent un atterrissage « sans heurt » à Hurghada, ignorant avoir frôlé la catastrophe. « On a juste senti une légère turbulence avant l’arrivée », confie un voyageur interrogé par les enquêteurs de l’AAIB. Aucune annonce en cabine n’avait signalé l’incident, laissant l’équipage gérer la crise en silence.
Le contraste entre le calme en cabine et l’urgence dans le cockpit interroge les experts. EasyJet défend ses procédures, assurant que « la priorité était d’éviter la panique ». Pourtant, l’enquête internationale examine si la non-information des passagers relève d’un protocole volontaire ou d’une défaillance dans la gestion de crise.
Enquête en cours : l’énigme de la descente périlleuse
L’AAIB et les experts égyptiens se penchent sur deux pistes majeures : une erreur de navigation ou un défaut de jugement du pilote. Les données techniques révèlent une configuration incorrecte de l’altimètre lors de l’approche, combinée à une méconnaissance supposée des reliefs entourant Hurghada, aérograde classé « complexe » par l’OACI.
Face à ces éléments, les syndicats de pilotes exigent une refonte des procédures d’approche sur cet aéroport égyptien. EasyJet, tout en maintenant son soutien initial au commandant de bord, étudie un renforcement des simulations de vol pour les zones montagneuses. Le rapport final de l’AAIB, attendu fin avril 2025, déterminera si l’incident relève d’une négligence individuelle ou de lacunes systémiques.